Le 9 janvier dernier, il avait fêté gaiement son 102e anniversaire au milieu de sa grande famille, en Pologne, où ses enfants et ses petits-enfants l'avaient entouré d'une affection toute particulière. On savait qu'il était fatigué depuis quelques années déjà, surtout que le décès de son épouse en 2019 l'avait terriblement marqué et durement affaibli. Et si l'on craignait beaucoup pour sa santé, voilà que la triste nouvelle est tombée comme un couperet, jeudi après-midi, juste avant le coup d'envoi du fameux clasico JSK-MCA."Zywotko est mort". Le bouche-à-oreille a fait rapidement son chemin dans la ville des Genêts, mais aussi à travers les monts et les villages de la Kabylie profonde. Et pour confirmer une telle information, le site officiel de la JSK avait confirmé la disparition de ce "coach légendaire qui, aux côtés de cet entraîneur mythique que fut Mahieddine Khalef, avait écrit certainement les plus belles pages de cette génération fabuleuse du prestigieux club du Djurdjura appelée majestueusement Jumbo-Jet". Et avant le coup d'envoi du match JSK-MCA, celui qu'on appelait respectueusement "Monsieur Stefan" a eu droit à de tendres pensées et un beau recueillement. Les Canaris ont posé pour une photo-souvenir en exhibant, en cette douloureuse circonstance, un maillot du club frappé du nom et du prénom du regretté Zywotko.
Puis les deux équipes en présence ont observé une minute de silence fort émouvante, alors que les joueurs kabyles portaient un crêpe noir en signe de deuil. C'est dire que l'image inoubliable du technicien polonais a plané sur le stade du 1er-Novembre qui fut jadis le jardin secret de "Tonton Stefan", durant près de 15 ans, de mars 1977 jusqu'à décembre 1991. Il y avait vécu des moments mémorables et raflé toute une collection de palmes, de trophées et de médailles, soit sept titres de champion d'Algérie, deux Coupes d'Algérie, deux Coupes d'Afrique des clubs champions et une Super-coupe d'Afrique.
C'est ce qui fait que la Kabylie adorait Stefan Zywotko et le Polonais le lui rendait bien, lui qui avait effectué un beau pèlerinage à Tizi Ouzou, en juin 2003, à l'occasion du grand jubilé d'Ali Benlahcène, qu'on a toujours appelé affectueusement "Tchipalo le Brésilien". Ce jour-là, le public kabyle avait compris que Stefan portait la Kabylie dans le c?ur, et ce, pour toute la vie. Ces dernières années, on avait beaucoup de plaisir à le joindre par téléphone et il nous donnait la nette impression qu'il était au courant de toutes les péripéties de son club de toujours, la JS Kabylie. En tout cas, Mahieddine Khalef et tous les anciens joueurs de la belle époque, en l'occurrence Iboud, Haffaf, Adghigh, Sadmi, Saïb, Amara, Medane, Djahnit, Zafour, Gaouaoui ? et la liste est encore longue ? ne sont pas prêts d'oublier cet homme respectueux et respectable, qui a marqué l'histoire de la JSK, qui est allé rejoindre, dans l'au-delà, ses anciens poulains Rezki Maghrici, Mehdi Cerbah, Kamel Aouis, ses deux ex-présidents Boussad Benkaci et Mohand-Cherif Hannachi sans oublier son ami et ancien garde-matériel du club, Saïd Tairi, surnommé "Saïd Kopa". Adieu Stefan !
M. H.
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Posté Le : 12/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed HAOUCHINE
Source : www.liberte-algerie.com