Statuts de la FAF : la commission électorale, une machine de guerre (4e partie)

Les commissions permanentes, objet contenu dans l'article 48 des nouveaux statuts proposés, sont passées de 9 à 13. La commission du statut du joueur, actuellement en place, a été régulièrement critiquée, et par les joueurs et par les clubs.La seule modification notable de cet article a été introduite par la FIFA qui a proposé à la FAF d'installer un département juridique qui traiterait de toutes les questions juridiques. Les deux parties ont convenu de donner le nom de commission de veille juridique qui engloberait la gouvernance, le football professionnel, le football amateur et le développement des infrastructures. Comme indiqué dans l'article de la veille (3e partie), le président de la Fédération va devoir se désister de la présidence de la Commission fédérale d'arbitrage (CFA) juste après l'adoption des nouveaux statuts de la FAF. La commission de coordination des ligues est consacrée dans les statuts de 2021. Elle dispose de pouvoirs étendus sur les ligues et «traite toutes les questions liées à la coordination des différentes ligues reconnues par la FAF», précise l'article 53 des statuts élaborés par la FAF et la FIFA.
Le nouveau document lui donne le pouvoir «d'assurer le suivi et le contrôle de la gestion des compétitions de toutes les ligues, de proposer des projets de systèmes de compétitions à l'approbation du Bureau fédéral, des ligues, superviser les travaux des assemblées générales, mener des audits relatifs à la gestion des compétitions».
C'est beaucoup de prérogatives pour un organe désigné, non élu, qui accapare les pouvoirs d'un président et du bureau de ligue élus. La défunte commission de coordination des ligues, qui a activé lors du dernier mandat, a provoqué des débats dont le football ne s'en remettra pas de sitôt. Y a-t-il lieu de rappeler ce qui s'est passé avec la ligue régionale de Annaba avec les dramatiques conséquences qui en ont découlé avec le décès de son président Ahmed Mebrek ' Que dire de l'impasse où a été conduite la Ligue de wilaya de Bouira avec la déstabilisation et la diabolisation de son président Noureddine Bakiri, que même son statut de membre du Bureau fédéral ne lui a pas épargné la fin de mandat malheureuse ' La ligue de Boumerdès est demeurée plus d'une saison sans président légal, sans que la commission de coordination règle la vacance du pouvoir en s'appuyant tout simplement sur l'application des statuts de la ligue.
Le lourd dossier des travaux de réaménagement des bureaux de la ligue de wilaya de Annaba a-t-il été pris en charge par la bien nommée coordination des ligues ' Pas du tout. Le statut que lui confèrent les statuts de la Fédération n'augure rien de bon pour les ligues qui deviendront ses chasses gardées, avec bien sûr la bénédiction des présidents et bureaux de ligues. C'est un chapitre qui mérite une approche et une réflexion très approfondies. En fait, c'est une redoutable machine de guerre dans la perspective des élections.
En contrôlant plus de 70% de la composante de l'assemblée générale (membres électeurs), elle aura un pouvoir exorbitant et plus grand que celui du président et du Bureau fédéral. La commission de suivi juridique est composée de membres élus, désignés ' L'article 56 ne souffle pas mot sur cette (importante) question. Il en est de même pour la Direction de contrôle et de gestion des finances des clubs et ligues (DCGF), dont les membres sont tous désignés par le président et validés par le Bureau fédéral. De quelle indépendance peut-elle se prévaloir lorsque l'article 5 du règlement de gouvernance de la FIFA dicte les conditions que doivent remplir les membres de cette commission, que ceux qui figurent dans la DCGF, malheureusement, ne remplissent pas.
Les organes de première instance (OPI), article 58 et l'instance d'appel souffrent cruellement de l'absence d'indépendance. Ils sont désignés par le président et non pas l'Assemblée générale. Ce sont des articles extrêmement importants qui doivent être revus. Comment la FIFA a-t-elle pu fermer les yeux sur tout cela '
A suivre.
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