Statut des travailleurs de l'éducation: L'avant-projet de loi fait toujours jaser

L'avant-projet de loi portant révision du statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale ne cesse de susciter le mécontentement des syndicats du secteur.Déçu, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) a exprimé, à travers un communiqué rendu public, samedi, son mécontentement, tout en rejetant la mouture du statut particulier, telle qu'elle a été présentée par le ministère de l'Education nationale. Cette organisation, à l'instar de la majorité des syndicats du secteur, a déploré le fait que leurs propositions n'ont pas été prises en compte.
Pourtant, rappelons-le, le Snapest avait affiché son optimisme avec l'annonce en 2021 de la révision des statuts particuliers par le président de la République en personne. En raison également de la fixation d'un calendrier pour la révision des statuts et l'organisation des séances bilatérales avec tous les syndicats pour qu'ils formulent leurs propositions.
Mais, aujourd'hui, et après la présentation du projet portant révision des statuts particuliers des corps spécifiques de l'éducation, le Snapest a déploré le fait que les propositions qu'il a formulées n'ont pas été prises en considération. Et «les modifications opérées ne répondent guère aux aspirations des vrais acteurs du secteur». En précisant que «l'avantage a été encore une fois donné aux personnels de l'administration au détriment des enseignants et le personnel pédagogique, qui sont les pivots de la scolarisation et de l'école».
Du point de vue contenu, le syndicat a dénoncé ce qu'il appelle «la politique de la poudre aux yeux» en précisant que les cas de promotion dans la carrière des agents de l'administration ne dépassent pas, dans le nouveau projet, le 0,5%. Et ne dépassant pas également le 1% pour les promotions pédagogiques et plus précisément des «enseignants principaux et des enseignants formateurs» sur l'ensemble des enseignants en exercice. Il ajoute que cette promotion est en diminution continue et risque de disparaître complètement dans les prochaines années.
Le syndicat a indiqué également que rien de nouveau pour le parcours des corps de l'enseignement secondaire dont le grade est fixé à 13 et il sera porté à 16 après 32 ans de travail. Pour ce qui est du grade de l'enseignant chercheur, le syndicat dira que cette modification est stérile puisque cette fonction n'a pas d'existence sur le terrain.
Le Snapest dit rejeter ce projet de révision, exigeant une autre mouture qui répond aux aspirations des pédagogues et qui donne plus d'avantages aux enseignants ainsi qu'au personnel de l'administration. Le syndicat réclame « un statut particulier de l'enseignant qui le protège et qui l'encourage à accomplir sa mission dans les meilleures conditions possibles».
Le syndicat a enfin appelé ses adhérents à lancer des débats constructifs autour du nouveau projet. Et d'appeler ses membres à faire des proportions à travers les assemblées générales et les conseils régionaux pour défendre les droits et la dignité des enseignants.