Algérie

Statu quo



L’Algérie qui pose la problématique de la reconnaissance de l’État palestinien, proclamé en septembre 1988 dans sa propre capitale, refuse de cautionner un sommet qualifié d’ores et déjà de rampe de lancement à une normalisation avec Israël. L’Algérie maintient le suspense sur sa participation au sommet de Paris, prévu le 13 juillet, pour la proclamation officielle de l’Union pour la Méditerranée. Après “l’Algérie ne tournera pas le dos à l’UPM”, une phrase prononcée la semaine dernière par le ministre de la Communication, la réponse du président Bouteflika à l’adresse du Premier ministre français François Fillon laisse penser, a priori, que la situation n’a pas vraiment évolué depuis la visite en mai dernier du MAE français à Alger, Bernard Kouchner. Pis, c’est carrément le statu quo. “Chaque chose en son temps”, a déclaré le chef de l’État comme pour signifier que les conditions d’adhésion de l’Algérie au projet de Nicolas Sarkozy ne sont pas encore  réunies. De la libre circulation des personnes jusqu’au conflit israélo-arabe en passant par la question du Sahara occidental, Alger est resté sans réponses. Si le Premier ministre français a insisté sur l’importance de la participation algérienne à l’UPM, il n’en a pas moins souligné avec force, et la précision est de taille, que le projet de Sarkozy ne peut également avoir lieu sans l’Égypte, la Syrie et Israël. Les pays arabes concernés par l’UPM savent que Paris n’ira pas jusqu’à exclure l’État hébreu de ce processus, même si leurs positions ne sont pas toutes teintées d’une homogénéité. Un manque d’homogénéité qui s’explique aussi, et surtout, par le flou qui caractérise les objectifs réels de l’UPM.
L’Algérie qui pose la problématique de la reconnaissance de l’État palestinien, proclamé en septembre 1988 dans sa propre capitale, refuse de cautionner un sommet qualifié d’ores et déjà de rampe de lancement à une normalisation avec Israël.
Et la persistance de la France dans sa volonté d’intégrer Israël dans un processus censé à l’origine promouvoir le dialogue dans le bassin méditerranéen, malgré les réserves et le refus des pays de la rive sud, achève de discréditer le pragmatisme politique et économique prôné par Sarkozy. De plus, l’absence d’un poste pour l’Algérie dans la hiérarchie décisionnelle de l’UPM rend aléatoire une participation du président Bouteflika dans un sommet où, semble-t-il, la présence de notre pays servira juste pour le décor. À moins que…
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