«Les trois STEP ne répondent pas aux normes»
Le problème de pollution à Hassi Ameur attire de nouveau l’attention. Une situation plutôt asphyxiante due aux odeurs toxiques qui se dégagent et des eaux usées industrielles qui se déversent dans le canal interne de la zone industrielle.
Une situation qui n’en finit pas d’empoisonner la vie des riverains qui viennent de lancer un SOS aux autorités compétentes. «Une localité qui risque de se transformer en une immense décharge grandeur nature ou encore en un exutoire de rejets des eaux usées avec tout ce que cela suppose comme nuisances sur la santé humaine et partant sur l’environnement». Une situation qui semble s’éterniser comme ne cessent de le décrier de nombreux habitants qui pointent du doigt certaines entreprises industrielles implantées dans la zone industrielle. «Un canal, comme le déplorent des citoyens qui redoutent le pire, tant il est vrai qu’il est obstrué par ces effluents liquides.» «Des rejets, insistent-ils encore, qui débordent directement sur les habitations.» Des citoyens qui déplorent l’absence de curage du canal par l’entreprise de gestion industrielle. Contacté à ce sujet, le président de l’APC de Hassi Bounif explique qu’»une enveloppe de 10 millions de Da a été allouée à la commune à l’effet de procéder à la réalisation du couvert du canal interne de la zone industrielle, et ce, à la faveur d’une visite effectuée par le wali d’Oran en 2006". «Une entreprise, précise t-il, a été choisie par l’ex-APC pour la réalisation des travaux. Néanmoins, face à l’état catastrophique du canal qui ne désemplit pas d’ordures et autres rejets, comme les eaux toxiques, un O.D.S. d’arrêt des travaux a été notifié à cette entreprise le 8 juillet 2007.» «Après notre installation, ajoute-t-il, nous avons tenu deux réunions au siège de l’APC avec toutes les directions concernées pour trouver une solution à ce problème de curage du canal. Suite à notre intervention auprès du wali, le secrétaire général de la wilaya a convoqué les parties concernées pour une séance de travail à l’issue de laquelle il a été décidé que la SPA, société de gestion industrielle de Hassi Ameur, devait prendre les dispositions nécessaires pour vider le canal fin juin 2008 et reprendre les travaux de couverture. A ce jour, l’entreprise n’a rien fait.»
Notre interlocuteur jette ainsi la balle dans le camp de l’entreprise de gestion industrielle de Hassi Ameur où l’on soutient que «les parties incriminées sont connues et identifiées». «Elles ont été mises en demeure et l’entreprise a une mission précise qui n’est pas celle de les fermer», comme le confie le directeur de cette société dans un entretien téléphonique en insistant sur le fait que le hic est ailleurs. Ailleurs, c’est la direction de l’Environnement de la wilaya d’Oran. Là, on explique que le dossier en question est un véritable panier à crabes en raison des rejets des eaux usées brutes et eaux domestiques polluées. Une pollution qui a atteint des proportions alarmantes, comme en témoigne la triste réalité du lac Télamine, une zone humide pourtant protégée par Ramsar. Sans parler de la décharge de Gdyel. Notre source indique qu’il s’agit d’entreprises, au nombre de trois, qui ont réalisé des stations de traitement et d’épuration. Des stations qui se sont avérées par la suite irrespectueuses des normes algériennes de l’environnement comme le stipule le décret 06/141 du 19 avril 2006 qui définit les valeurs limites des rejets d’effluents liquides industriels, indique-t-on de mêmes sources. Ces sources confirment qu’il y a un mois de cela, des analyses faites par l’Observatoire National de Développement Durable (ONDD) ont relevé, en matière organique, des polluants très importants, une charge de demande biologique en oxygène importante en (DBO 5) ainsi qu’une demande chimique en oxygène qui dépasse les normes notamment en matière de chrome (DCO). Le hic est que, malgré les mises en demeure à répétition, certaines unités ont été fermées puis rouvertes après engagement de réaliser des STEP. Hier, au moment où nous nous apprêtions à remettre l’article, nous avons appris qu’une décision importante a été prise par les services compétents pour la réalisation des travaux de curage.
Safi Z.
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Posté Le : 27/08/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com