Lancée en juillet dernier par trois étudiants algériens en génie civil, Youchoz.com est une plateforme de mise en relation entre les particuliers et les professionnels spécialistes du bâtiment. Une première en Algérie.
Youchoz est une jeune entreprise de jobbing créée en avril par Abdelkrim Chergui Senouci, 23 ans, Sidi Mohammed Ziani Kerarti, 24 ans, et Oussama Billami, 23 ans, trois amis d’enfance et étudiants ingénieurs en génie civil à l’université de Tlemcen, à 500 km à l’ouest d’Alger. Le principe est simple : les particuliers qui souhaitent réaliser des travaux passent par la plateforme pour trouver le professionnel qui leur convient.
« L’idée de Youchoz [qui se prononce « you choose » – « tu choisis »] nous est venue lorsque nous avons remarqué que les Algériens, y compris nous, ont du mal à trouver un artisan pour leurs travaux à domicile, explique Oussama Billami. Les parents de Sidi Mohammed, par exemple, ont commencé des travaux chez eux pour le crépissage d’une façade. Au bout de quelques jours, le maçon a abandonné les travaux, laissant le chantier ouvert. Difficile, alors, d’en trouver un autre pour prendre la suite », raconte le jeune homme.
Avant de se lancer dans la création de Youchoz, les trois amis se sont inscrits à des formations en rapport avec les start-ups numériques : marketing digital, développement web, webdesign, management de projets digitaux…
Trouver un artisan en ligne
Le site web a officiellement vu le jour en juillet dernier. « Il s’agit de la première plateforme en Algérie de mise en relation entre les particuliers et les professionnels du bâtiment », assurent ses concepteurs.
« Elle permet aux clients de demander des devis à des professionnels de leur région grâce à un formulaire détaillé. Par la suite, un ou plusieurs professionnels, selon la disponibilité, contacteront le particulier pour une prise de rendez-vous. Chacun peut choisir son artisan en consultant les fiches. On peut aussi visualiser des photos de chantiers, prendre en compte les expériences des artisans et surtout les avis d’anciens clients », précise Oussama Billami. Le paiement se fait via versement bancaire ou par compte courant postal (CCP).
Le site enregistre en moyenne une centaine de visites par jour, et 13 500 pages vues. Sa base de donnée compte 300 professionnels, et l’objectif est de passer la barre des 600 d’ici fin 2017. Cinq mois après le lancement de la plateforme, une cinquantaine de transactions ont été réalisées via Youchoz. « On prévoit d’être présents sur tout le territoire algérien et de passer la barre des 100 projets d’ici la fin de l’année », annonce Oussama Billami.
Un budget de départ de 300 000 dinars
Le service est pour l’instant entièrement gratuit, pour les particuliers comme pour les professionnels. Une situation qui va changer début 2018. « Nous allons introduire deux systèmes pour les professionnels. Un abonnement d’une durée déterminée pour des projets de petite taille et une commission [dont le montant n’est pas encore révélé] pour les projets les plus importants. L’inscription du particulier, elle, restera gratuite. »
Le matériel bureautique et informatique a été financé par un prêt de l’Agence nationale de soutien et de l’emploi des jeunes (Ansej), organisme basé à Alger et chargé de la gestion d’un fonds de crédit pour la création d’entreprises. Les trois étudiants ont rassemblé 300 000 dinars (2 200 euros) pour la création et lancement de leur entreprise.
« Avec un investissement personnel et le prêt de l’Ansej, on assure pour le moment les charges de l’entreprise. Nous devons maintenant étudier la possibilité de d’attirer des investisseurs potentiels pour atteindre au plus vite l’équilibre financier. »
En termes de créations de start-up, des progrès sont largement possibles en Algérie, selon les trois étudiants. « Nous manquons de start-up et de PME. Pourtant, en tant que jeunes entrepreneurs, nous pensons qu’une relance de l’économie est possible en misant sur ce genre d’entreprises. Avec l’arrivée du paiement électronique, on peut imaginer que de nouvelles start-up comme la notre vont être lancées », espère Oussama Billami.
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Posté Le : 03/12/2017
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : Par Sonia Amirat
Source : jeune afrique