Algérie

Stand Frantz-Fanon Mansour Kedidir parle de sa passion pour l’écriture



Stand Frantz-Fanon Mansour Kedidir parle de sa passion pour l’écriture
Publié le 29.10.2023 dans le Quotidien l’Expression

L’écrivain Mansour Kedidir était présent au stand des éditions Frantz-Fanon pour dédicacer son cinquième roman intitulé «Le serment d’Oujda», vendredi dernier en fin de journée.
Une occasion pour ce grand intellectuel et homme de lettres féru de livres de revenir sur sa longue histoire d'amour avec l'écriture et la lecture. Quand Mansour Kedidir parle de la littérature et des auteurs qui l'ont marqué, on est carrément aspiré par la richesse de sa culture générale et son érudition en littérature. Les interventions de Mansour Kedidir sont continuellement ponctuées de citations parfois longues, des grands écrivains qu'il connait par coeur et qu'il cite à chaque fois que le contexte l'exige. «Balzac a dit..., Sartre a écrit... François Mauriac a souligné... Faulkner a déclaré», etc.: c'est ainsi que s'exprime Kedidir. Ce sont là les formules dont a usé Kedidir lors de notre entretien en marge de sa séance de vente-dédicace au stand de Frantz-Fanon, en présence de son éditeur l'écrivain journaliste Amar Ingrachen. Ancien magistrat et procureur général, Mansour Kedidir est politologue, essayiste et romancier. Son oeuvre romanesque se décline sous forme de cinq romans dont «Bénie soit la mort de l'enfant naturel», «La colère de la steppe», «La nuit la plus longue». Le fait qu'il ait été magistrat pendant des décennies a été une raison de plus l'ayant poussé à s'investir dans l'écriture romanesque.

De la magistrature à l'écriture
C'est ce qu'il nous a confirmé vendredi. Mais sa passion littéraire remonte à son adolescence, quand il avait environ quinze ans. Il s'est mis alors à écrire des poèmes que ses enseignants lisaient. Ces derniers l'encourageaient alors à aller de l'avant ayant détecté en lui un talent précoce. Puis il s'imprégna du théâtre jusqu'à être désigné responsable de la troupe théâtrale de son établissement scolaire. La découverte de géants de la dramaturgie comme Brecht et Ionesco a été une véritable révélation pou lui. C'est cette rencontre avec les oeuvres de ces deux sommités qui lui a insufflé la volonté d'aller encore plus loin. Puis, son talent littéraire s'aiguisa avec la lecture des oeuvres romanesques d'un certain William Faulkner, dont «Le bruit et la fureur» et «Sanctuaire». Mais aussi Steinbeck sans oublier Frantz Kafka qui l'a également beaucoup marqué. Mansour Kedidir raconte sa longue histoire d'amour pour la littérature avec nostalgie et fougue. Notre interlocuteur reconnait que son parcours dans le domaine de la justice l'a également incité à s'ancrer davantage dans l'écriture romanesque. Son dernier texte, «Le serment d'Oujda» aurait pu être un essai politique sur les arcanes du pouvoir.

Liberté en imagination
Mais son souci et son amour pour la littérature l'ont incité à en tirer un roman où l'imagination a eu une grande part. La liberté aussi. «Quand on écrit un roman, on a plus de liberté d'appréhender les thèmes qui nous tiennent à coeur», souligne Mansour Kedidir qui reconnaît que ce nouveau roman a été écrit sous l'influence qu'a eu sur lui l'oeuvre et la façon d'écrire de William Faulkner. L'écriture de «Le serment d'Oujda» n'est point linéaire. D'ailleurs, la trame commence par la fin de l'histoire. Ce qui rend la lecture encore plus passionnante. Les activités professionnelles actuelles de Mansour Kedidir lui prennent énormément de temps et le freinent en quelque sorte dans son écriture romanesque. «Mon envie d'écrire me pousse à mettre un terme à toutes mes autres activités professionnelles, je veux désormais me consacrer exclusivement à l'écriture», lâche Mansour Kedidir tout en ne cachant pas sa fougue pour cet art qu'il affectionne tant mais dont la reconnaissance tarde à venir tant l'absence de critique littéraire, notamment dans les milieux universitaires tarde à venir. L'auteur déplore le fait qu'il y a de moins en moins d'espaces accueillant les rencontres littéraires où il est possible de débattre des contenus des romans et des livres de manière générale. Mais dans le cas de Mansour Kedidir, écrire revêt un sens beaucoup plus profond et fort. Il écrit d'abord et avant tout pour lui-même, pour s'exprimer, s'exorciser et exercer son art. Certes, être lu et débattre de son oeuvre sont des éléments à ne pas négliger quand ils suivent la publication d'un roman mais la vraie aventure, le vrai accomplissement sont d'abord et avant tout dans l'acte d'écrire lui-même. Tout le reste n'est que «littérature».
Aomar MOHELLEBI




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