Algérie


La rue grouille. L'asphalte, nouvellement étalé sur la chaussée, détonne avec les façades qui attendent le ravalement promis par toutes les élections passées et à venir.

Sous ce qui reste d'un balcon, au seuil d'une mairie qui ressemble à dar el baladia, un écrivain public cale son bijou-gagne-pain entre ses jambes. Remington chérie, sa machine à écrire date de la colonisation et son vocabulaire aussi. Il fait partie des derniers résistants à l'ordinateur. SON clavier fait du bruit, il le sait. Il le taquine avec énergie pour lui demander d'être plus convainquant. A ses côtés, une femme d'un âge certain. Je dirais même d'un âge certain.

- Zid, tu leur dis belli el batima est en train de tomber en ruine. Et s'ils aiment rabbi, il doivent trouver une solution avant que nos enfants meurent ensevelis sous ce qu'à construit l'istiimar. Pour l'instant, on vit en attente sous les tentes. On tente de nous adresser à ceux qui sont foug el kressa depuis que les pompiers ont adressé un rapport nous interdisant de rester sous nos toits, sans résultat. Goulna c'est normal que personne ne nous réponde.

Car ils étaient pris par l'organisation de leur cilima arabe, et s'occuper de leur diaf n'était pas une chose aisée. Rappelle-leur que notre comportement a été dicté par la sagesse populaire ouel guemna. Ni nous avons coupé les routes, ni brûlé de pneus, mais d'après ce que nous chouffons fi la réalité, les autorités ne discutent qu'avec ceux qui brûlent les édifices, ceux qui cassent et créent le désordre.

Tu leur dis ya oueldi, qu'à mon âge, je ne comprends pas qu'on puisse loger des gens venus d'ailleurs parce qu'ils ont construit des bidonvilles. La politique guemna aussi. Si l'alcool tue sur les routes, il ne s'agit pas de supprimer les routes. Et pour conclure, fakkarhoum qu'ils n'oublient pas que la sagesse populaire, c'est elle qui a fait Hitler et c'est elle qui a voté en masse sur un certain parti interdit aujourd'hui...




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