Algérie

Stagnation à tous les niveaux



L'investissement est plombé par le climat de suspicion et de méfiance prévalant au sein des institutions de l'Etat.Jamais la wilaya de Boumerdès n'a connu une stagnation aussi inquiétante que celle de ces derniers mois. Tous les secteurs sont concernés. L'investissement semble plombé par le climat de suspicion et de méfiance prévalant au sein des institutions de l'Etat.
En effet, pas moins de 160 personnes, entre responsables et hommes d'affaires, se sont vues confisquer leurs passeports dans le sillage des enquêtes contre la corruption enclenchées depuis la chute du clan Bouteflika. Outre les entrepreneurs, la mesure a touché trois anciens walis, des chefs de daïra, voire même un secrétaire général d'une commune de la région. Il y a deux mois, 75 marchés octroyés de gré à gré par l'ex-wali, M. Salamani, ont été gelés malgré l'entame des chantiers. Cette décision inattendue a suscité le courroux de nombreux chefs d'entreprise, contraints de recourir à la justice pour faire valoir leurs droits. Les dégâts de cette politique de chasse aux sorcières ont retardé le lancement de plusieurs projets d'établissements scolaires, de stades, d'éclairage public, etc.
La délivrance des documents administratifs aux promoteurs ayant bénéficié de terrains domaniaux a été suspendue depuis plusieurs mois. Cela est constaté notamment à la zone industrielle de Larbaâtache où seule une unité sur les 170 prévues est en activité. Une situation qui compromet les chances de recrutement de milliers de chômeurs. Cela surtout lorsque l'on sait que 25 272 demandes d'emploi ont été déposées auprès des cinq agences Anem de la wilaya.
Au-delà des effets de la crise que vit le pays, d'aucuns parlent du manque d'entrain des responsables locaux et de l'inefficience de la méthode de travail de l'exécutif de wilaya. Ces griefs se vérifient notamment à travers le taux de consommation des budgets, évalué à moins de 50% pour les PCD.
Le cas de la commune de Boumerdès est édifiant. Selon des élus, l'APC dort sur un matelas financier de 317 millions de centimes alors que de nombreux quartiers de la ville manquent du strict minimum. En août dernier, la commission des finances de l'APW soulignait que 73,67% du budget, soit 13,2 milliards de dinars, n'ont pas été dépensés. Même les grands projets structurants affectés au profit de la région sont au point mort.
Le projet de l'hôpital de 240 lits, inscrit en 2006, est bloqué depuis près d'une année au grand dam de la population locale. Idem pour les ceux portant protection des villes, comme Boudouaou, Bordj Menaïel, Sidi Daoud et Issers, contre les inondations. Aussi, le gaz de ville est absent dans 40% des foyers de ce département. Le cadre de vie des citoyens se détériore de jour en jour. Les protestations devant les sièges d'APC sont récurrentes.
Plus de 85 sites d'habitation tardent à être viabilisés malgré l'affectation de plus de 300 milliards de centimes pour la direction de l'urbanisme. Le secteur de l'éducation accuse un déficit de plus de 50 établissements dans les trois paliers. Les autorités locales ont ajourné la réception de 17 écoles primaires, 8 CEM et 5 lycées.
La crise du logement perdure. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire un tour aux bidonvilles (plus de 2000 taudis) de Khemis El Khechna ou à ceux de Bordj Menaïel et Boudouaou El Bahri. Cela sans oublier les chalets dont le nombre dépasse 4700 à travers la wilaya. Pourtant, ce n'est pas les logements qui manquent. Il y a deux semaines, on a appris que 4227 logements sociaux achevés depuis une année n'ont pas été distribués faute de viabilisation, tandis que 3449 autres connaissent d'énormes retards dans la réalisation.


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