A défaut de diplômes et une expérience récente sur les terrains, le sélectionneur national Rabah Madjer a compensé ses lacunes par la présence à ses côtés de deux coachs capables de relever le défi fixé au sélectionneur en chef. Il s'agit de duo Ighil Meziane-Ali et Djamel Menad, deux entraîneurs qui accumulent une grande expérience sur le terrain et dans le vestiaire. D'ailleurs les deux «amis» de Madjer, également présentés lors du point de presse de nomination, ont été sollicités par les journalistes sur les questions d'ordre technique et tactique. Au vu du déroulement de la conférence, le trio semble vivre dans une parfaite entente où chacun apportera sa contribution dans la reconstruction des Verts.Ighil Meziane :
«Un projet sportif en fonction de la composante»
L'ex-Nahdiste a eu par le passé à driver la sélection nationale. Il avait même réussi à «fabriquer» un petit groupe de joueurs exclusivement locaux au lendemain de la cauchemardesque participation de l'EN à la CAN-1992 au Sénégal. Malheureusement, son expérience n'a pas duré puisqu'il sera limogé suite à la fameuse affaire Karouf.
«Je n'ai pas trop réfléchi a la sollicitation de Madjer pour rejoindre le staff. Lorsque vous êtes dans le milieu du football, et quand vous passez par toutes les étapes et à tous les postes possibles et imaginables, comme ce fut mon cas, et quand vous arrivez à un certain âge, la personnalité n'est plus dans le poste que vous occupez mais dans ce que vous pouvez apporter à l'équipe nationale. Lorsque j'ai parlé avec Madjer, il était clair que nous disposions de toute la liberté voulue pour effectuer de la meilleure des manières notre travail. C'est ce qui m'a poussé à accepter et à apporter ma contribution à ce staff et aux Verts», dira l'ancien sélectionneur Ighil Meziane, qui assure que l'homogénéité est parfaite au sein de staff. «Il est clair que nous allons nous concerter sur tous les détails aussi infimes soient-il, mais le dernier mot reviendra au sélectionneur Rabah Madjer. Nous sommes engagés à fond. Moi, je la prends comme une mission, celle de réhabiliter l'entraîneur local», assure Ighil. Madjer qui n'a pas voulu trop s'avancer sur le sujet technique, notamment sur le plan du jeu qu'il compte adopter au sein du groupe Algérie, c'est Ighil Meziane qui satisfera aux questions des médias. «Un projet de jeu dépend de la composante de l'équipe, en fonction des joueurs dont on dispose au sein de l'équipe. Aussi, par la lecture du profil que nous réalisons. Par la suite, on peut déterminer la façon qui correspond le mieux à notre équipe. Nous avons relevé que beaucoup de nos joueurs jouent dans le même poste, et donc, on ne profite que d'un élément au lieu de deux ou trois. On est plus une équipe technique qui veut jouer et en Afrique, on n'a pas cette capacité à poser le jeu», explique l'ancien président du NAHD.Ighil Meziane, évoquant son plan d'action, dévoilera ses intentions à ouvrir un chantier pour évaluer la composante humaine dont il dispose pour confectionner un plan de jeu adéquat à la sélection. «Sur le plan collectif, on a du mal à nous imposer. Individuellement, on délaisse souvent le jeu qu'on devrait pratiquer en fonction de nos capacités et nous tombons dans ce qui correspond le mieux au jeu africain, à savoir les duels et les contacts. à chaque fois qu'on a oublié de jouer, on s'est plus battus et là , nous sommes en déficit par rapport au joueur africain. Donc, là il y a eu lieu de trouver une formule pour qu'on puisse développer notre jeu. Il faut aussi ne pas oublier que le foot est fait de duels et de combats et se retrousser les manches pour aller chercher et se battre pour garder les ballons. Cette capacité à offrir du beau jeu mais sans pour autant oublier que nous jouons dans un continent ou parfois la force et la vitesse sont prédominantes. C'est la direction que nous devons choisir pour améliorer le jeu collectif de notre équipe et ne pas oublier qu'en Afrique il faut avoir recours à des guerriers pour arracher quelque chose», a-t-il conclu.
Djamel Menad :
«Retrouver les bons résultats, mais aussi plaire»
Avec son expérience dans le championnat local, Djamel Menad sera d'une grande utilité pour Madjer dans sa mission de détection du joueur dit local. Une mission qui lui sera, sans aucun doute, confiée par Madjer.
«Je crois que ma contribution à l'EN, c'est mon vécu en tant que joueur et entraîneur qui va m'aider dans cette mission que j'exerce depuis plus de 20 ans. Ma modeste expérience peut aider Madjer dans son défi. L'EN a traversé une crise de résultat. Il faut retrouver les bons résultats, mais aussi plaire», dira d'emblée Menad. L'ex-coach du MCA pose son premier diagnostic : «Vous avez sûrement vu qu'on a un problème d'adaptation et d'engagement en Afrique. Chez nous, en dehors des matchs contre le Cameroun et la Zambie ici, on arrive à s'imposer à domicile, mais on sent que l'équipe n'arrive pas à disputer ses matchs en Afrique. Elle ne s'adapte pas aux conditions réelles en Afrique», explique-t-il. Mais le vrai défi pour Djamel Menad, c'est de redonner aux joueurs issus du championnat national l'opportunité d'émerger au sein de l'équipe nationale. «On m'avait demandé si on pouvait monter une sélection avec une majorité de locaux, j'ai dit non et le temps m'a donné raison. C'est impossible de composer une sélection locale à 100%. Actuellement, c'est 70% de pros et 30% de locaux. On va faire en sorte d'inverser la tendance pour qu'on puisse travailler longtemps avec des stages à répétition. L'exemple égyptien est le plus frappant. Si on y arrive, on aura réussi toute notre mission», a-t-il conclu.
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Posté Le : 21/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Andaloussi
Source : www.lesoirdalgerie.com