Algérie

Stabilité, équité sociale et ouverture, bases économiques de Mandela



Stabilité, équité sociale et ouverture, bases économiques de Mandela
Nelson Rolihlahla Mandela pour qui un hommage planétaire, digne de sa stature, lui a été rendu hier n'était pas, certes, un éminent économiste mais son exploit économique reste incontestable. La nation arc-en-ciel lui doit sa prospérité, son épanouissement et sa place privilégiée dans le concert des nations. Pourtant, ce «géant de l'histoire», architecte de la démocratie en Afrique du Sud n'était pas un grand visionnaire économique, ni d'ailleurs un adepte des grandes théories économiques contemporaines, il a tout simplement compris son peuple. Il a su trouver les failles d'un pays meurtri par un système néocolonial, basé sur la ségrégation raciale et l'esclavage. Dès son arrivée à la tête de l'Afrique du Sud, Mandela accorda une priorité absolue à la stabilité, le renforcement des structures de l'Etat et l'instauration de la justice. Mais le gros de son combat était déjà d'ordre économique en luttant contre l'arsenal ségrégationniste qui avait donné les pleins droits aux blancs dans pratiquement toutes les activités économiques. C'était le cas de «The Mine and Works Act» une loi qui consacrait la séparation raciale dans le monde du travail et «The Native Land Act» qui attribuait aux blancs l'essentiel des terres. Cet arsenal s'est écroulé comme un château de cartes à l'arrivée de Madiba au pouvoir. C'était son premier projet économique, lequel consacrait une répartition équitable des richesses du pays. Ce projet mettra fin aussi à cette lutte acharnée entre deux couleurs de peau, Noirs et Blancs, et donnera naissance à la nation «Arc-en-ciel».Mais, ce n'était qu'un début. Mandela a hérité d'une population qui vivait dans les inégalités sociales, économiques et politiques. Il a trouvé un pays affaibli par l'embargo économique imposé à l'ancien système. La tâche était donc rude et multidimensionnelle. Mais sa volonté inébranlable a fait de lui un exemple pour toute économie. Il fera mieux en surprenant même ses compagnons qui s'attendaient peut-être à un système à la soviétique, lui qui a été un communiste de la première heure. Madiba exprimera ses choix économiques sans complexe aucun, prônant une ouverture réfléchie. Il optera, à la surprise générale, pour les privatisations, l'encouragement des investissements étrangers et l'économie de marché. Il fera même appel aux «Blancs» pour soutenir une économie trébuchante.Mandela n'oubliera pas toutefois la trace de l'apartheid en instituant le principe de la discrimination positive, la «BEE», Black Economic Empowerment, pour permettre l'insertion de «la population noire» dans les circuits de l'économie et plus particulièrement pour l'emploi et l'émergence d'une classe moyenne.Mandela aura réussi son pari. De 1994 à 2008, l'Afrique du Sud a connu son âge d'or économique avec une croissance positive quasi constante. Le pays est actuellement le géant de l'Afrique, et l'un des cinq émergents. Son PIB est estimé à 385 milliards de dollars. L'équivalent de 20% du total de l'Afrique pour une population de 53 millions d'habitants. Mais, le pays reste tout de même au milieu de la route.Des défis restent encore à relever, avec un taux de chômage qui dépasse 20% et une population qui vit des aides sociales estimée à 16 millions de personnes.Mandela a réussi à atteindre son objectif, mettre en marche l'économie et la nation sur rails, mais des questions se posent aujourd'hui pour la nation Arc-en-ciel orpheline de son père. Face à leur destin, les Sud-Africains comprendront assurément les messages de Madiba.S. B.




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