Ce jour-là, la mer semblait me défier, élevant des murailles d’écume contre ma détermination. La barque bondissait vers l’île, portée par un mélange de courage et de folie. Accoster relevait de l’insensé : il fallait sauter, viser juste, et espérer que les vagues ne m’engloutissent pas. Chaque bond me serrait le cœur, mais c’était surtout pour mon appareil photo que je tremblais. Alors, rassemblant tout mon courage, je bondis. Quand mes pieds touchèrent enfin la terre ferme, un silence étrange m’enveloppa. L’île était vide, bercée par le tumulte des vagues. Le phare se dressait, solitaire, et, autour de moi, des chats surgis de l’ombre me dévisageaient. Leurs yeux brillaient, comme s’ils tentaient de comprendre cet intrus débarqué de nulle part. Je souris, légèrement tremblant. L’instant était parfait, sauvage et irréel, comme un tableau que seul l’aventure pouvait peindre. L’île m’avait accueilli, et dans ce silence habité, je n’étais plus un étranger, mais un rêveur en quête de l’inattendu.
Ile de Srijina (W. Skikda)
La route des Phares - Septembre 2005
Posté Le : 18/12/2024
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Photo : Hichem BEKHTI
Source : La route des Phares - Septembre 2005