Algérie

sraël: un non-sens historique et juridique



IPublié 07.11.2023 dans le Quotidien l’Expression

Dans le concert des Nations, Israël ne saurait prétendre à un traitement privilégie du fait de « sa judaïté proclamée ».
L’entité sioniste commet un génocide à Ghaza
Les développements actuels confirment qu'Israël est un État instauré dans une aire spécifique du Moyen-Orient pour la défense d'intérêts stratégiques n'ayant rien à voir avec tant le bien-être des Juifs tout comme celui des Palestiniens et des citoyens des autres États de la région.
Sinon, il est difficile de comprendre pourquoi cette entité fait fi, en toute impunité, des principes et des règles de base de la Constitution et du fonctionnement d'un «État de droit moderne» se satisfait de perpétuer des institutions représentatives de l'ère coloniale, comme de ses lois répressives, y surajoutant seulement une «Cour suprême» chargée de légaliser l'oppression anti-palestinienne, et refuse - comble de l'ironie dans ce contexte- de définir ses frontières et, fait fi, comme on le montrera plus bas, des lois internationales supposées asseoir un ordre politique, moral et matériel suffisamment acceptable par tous les peuples du monde Si Israël, comme le prétendent ses gouvernants et les pays qui la soutiennent, est un «État,» comme un autre, dans le concert des Nations, membre «légal et légitime» de l'Organisation des Nations unies, sa «judaïté» affirmée et assumée ne lui confère pas le droit à un statut privilégié quant aux règles des relations internationales, fondées sur des traités, règles établies par les «grandes puissances» et imposées au reste du monde.

Zone de conflit
Les traités et accords internationaux déposés auprès des Nations unies n'introduisent ni l'élément religieux, ni l'élément ethnique dans leur conception, leur interprétation, leur ratification et leur mise en oeuvre. Ils sont fondés sur l'égalité entre tous les membres qui y sont parties, et qui sont tenus de les respecter, abstraction faite de leurs affiliations religieuses ou ethniques. Ces traités et accords obligent, selon leurs objectifs et leur contenu, tous les États qui les ont ratifiés, et imposent, parfois, même aux États qui n'y sont pas parties prenantes des obligations légales découlant de leurs clauses. Un État ne saurait prétexter de la discrimination contre lui, du fait de la religion ou de la race de ses citoyens, pour refuser de se plier aux clauses de ces accords ou traités.
Pourtant, Israël, tout en insistant sur le fait qu'elle serait un membre légitime de la communauté internationale ne demandant rien d'autre que d'être traité tout comme tout autre État, elle continue à tenter d'échapper à ses engagements internationaux, sous prétexte «d'antisémitisme» et avec l'appui inconditionnel de ses protecteurs, pourtant prêts à sortir leur grosse artillerie quand un autre État de cette planète essaye d'imiter Israël dans le mépris des traités et accords internationaux.
Les traités, accords et conventions internationales violés par les autorités de la colonie de peuplement juive d'Israël, sont des piliers de la légalité internationale, de ceux qui permettent un ordre mondial minimal, et des règles morales de bon comportement de la communauté internationale, acceptables pour l'ensemble de l'humanité. On n'en citera que trois, allégrement ignorés, foulés aux pieds et violés par Israël. Mais, quand on y regarde de près, tous les traités internationaux et autres textes veillant à «assurer le bien-être des peuples,» comme le traité sur la protection de l'enfance, le traité sur la protection des biens culturels, le traité sur l'interdiction des trafics humains, le traité sur l'interdiction de la torture, etc. etc. et il y en a des dizaines, sont simplement ignorés par les autorités sionistes, Comment appelle-t-on ceux qui violent les lois: des délinquants ou criminels, et, par principe, sous prétexte que le respect de ces traités serait une preuve «d'antisémitisme!». On citera trois traités particulièrement importants en zone de conflit, et dont le non-respect a conduit des chefs d'État à être inculpés et à être frappés d'un mandat d'arrêt international, et même à être arrêtés, jugés et emprisonnés pour de longues périodes. La violation par les autorités sionistes de ces mêmes traités n'a, jusqu'à présent, donné lieu à aucune poursuite judiciaire internationale, accentuant ainsi le sentiment d'impunité de ces autorités, qui redoublent de férocité, tout en jouant aux victimes d'un complot «antisémite.» C'est un peu la ruse du voleur qui crie «au voleur» pour échapper à ses poursuivants. Mais, dans le cas d'Israël, c'est de génocide qu'il s'agit, non de vulgaire vol à la tire!
Voici, présentée brièvement, la liste de ces traités et conventions:
La Charte des Nations unies, et plus spécifiquement son article 73 qui traite des populations sous occupation. Cet article impose à l'occupant de veiller au bien-être des populations qu'il administre. On sait, et cela est amplement documenté tant par les instances de l'ONU que par les organisations humanitaires internationales, qu'Israël administre aux populations palestiniennes un traitement dont le moins que l'on puisse dire, est particulièrement inhumain et cruel. La destruction systématique des infrastructures de la bande de Ghaza, le massacre à grande échelle de la population civile, sous le couvert de guerre «contre Hamas», constituent des violations flagrantes de cette obligation. Il est à souligner que la bande de Ghaza est considérée par l'ONU comme un territoire occupé, car Israël continue de contrôler tous les aspects de la vie dans cette enclave, qui est soumise depuis 2005, année supposée du retrait des troupes sionistes, à un état de siège total. L'agression actuelle représente une escalade dans la violence anti-palestinienne, escalade qui peut être qualifiée de «crimes de guerre,» et de «crimes contre l'humanité,» aggravant, aux yeux de l'article 73 de la Charte, le cas d'Israël et donnant obligation à la «communauté internationale,» de sanctionner les dirigeants et exécutants de cette entité, sur la base du traité de Rome, portant création de la Cour pénale internationale. Le procureur général de cette cour a le droit, comme il a osé le faire contre le chef d'État d'une super-puissance, de lancer un mandat d'arrêt international contre le chef de gouvernement actuel d'Israël et ses complices et comparses, même si l'État d'Israël n'est pas membre de cette Cour.

Massacre délibéré
La Quatrième Convention de Genève, qui complète l'Accord de La Haye sur la protection des populations civiles dans les zones de guerre. Qu'elle soit partie prenante de cet accord ou non, Israël est tenu de veiller à ne pas soumettre à ses attaques armées, sous quelque forme que ce soit, les civils des zones de guerre qu'elle mène. Les chiffres actuels, corroborés de manière patente avec une liste complète des victimes tenue à jour, prouve que l'armée sioniste utilise une stratégie d'extermination visant directement la population civile de la bande de Ghaza comme le territoire supposé être administré par l'Autorité palestinienne, Cette violation flagrante de la Convention de La Haye comme de la 4ième Convention de Genève est également passible de la Cour Internationale de Justice. De même, les États qui ont fourni les armements et munitions permettant la perpétration de ce massacre délibéré des civils peuvent être considérés comme complices dans la commission de ce crime contre l'humanité et leurs dirigeants soumis à des procédures pénales internationales.
La convention sur la prévention et la répression du crime de Génocide adoptée le 9 décembre 1948 par l'Assemblée Générale des Nations unies. Comme le précise le site internet consacré à cette convention:» Il est important de noter que «la Convention fait obligation aux États parties de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le crime de génocide, notamment en adoptant une législation sur le sujet et en punissant les personnes coupables, «qu'elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers» (article IV). Cette obligation, ainsi que l'interdiction de commettre un génocide, sont considérées comme des normes du droit international coutumier et s'imposent donc à tous les États, qu'ils aient ou non ratifié la Convention sur le génocide». Israël est engagée, de manière délibérée et déclarée dans la mise en oeuvre d'un génocide contre le peuple palestinien, génocide dont l'objectif est de modifier, par la violence, la composante ethnique et religieuse de la Palestine historique. Les preuves patentes de ce génocide existent tant dans les programmes et déclarations des responsables politiques et religieux de la colonie de peuplement d'Israël que dans les faits, par les actions et lois de toute nature, les expulsions et les tentatives d'expulsion, les massacres et autres types de violence destinés à rendre la vie impossible aux Palestiniens et à les forcer à s'exiler. Là aussi il y a matière à poursuivre les dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale.
Pour la mise en oeuvre des poursuites pénales contre ces dirigeants, leurs complices et comparses intérieurs et extérieurs, il serait indispensable de créer, dans le cadre des Nations unies, un organisme spécial, financé par un fonds adéquat, qui pourrait réunir les preuves des crimes commis par Israël en application des trois traités et conventions ci-dessus établies, et veiller à ce que, rapidement, le procureur général de la Cour pénale internationale lance contre les coupables, et à leur tête Netanyahou, les mandats d'arrêts permettant leur arrestation et leur présentation devant les juges de cette Cour.
Cette procédure est indispensable, car elle est l'effet normal de commissions de crimes par les dirigeants sionistes, mais également elle prouverait que les «maîtres de ce monde,» en conflit avec une des superpuissances actuelles, soumise à état de siège intégral de leur part, sont sérieux dans leur volonté exprimée de lutter pour un monde fondé sur un ordre juridique international, dont font partie les trois traités et conventions cités plus haut, et de combattre, même par les armes les États qui violeraient cet ordre. Et justement, Israël fait partie de ces «États voyous!».

Conclusion
Ce long développement demande une conclusion claire, tranchée et nette:
Israël est un État criminel qui, depuis sa création, viole toutes les lois censées permettre un monde vivable pour tous les êtres humains, quelle que soient leur religion, la couleur de leur peau, leurs tendances politiques, ou les lieux où ils habitent.
De plus, Israël s'inspire d'une idéologie génocidaire dont l'objectif est de créer un État purifié de sa population originelle, et exclusivement habité par les membres de la religion judaïque,
Les traités, conventions et accords ont été violés par Israël, qui se prétend membre de la «communauté internationale post-moderne,»,qui ne peut arguer de l'antisémitisme pour refuser de se conformer à ces lois qu'elle viole visiblement sans que les «puissants de ce monde ‘» réagissent;
Le monde est engagé dans une crise grave, créée par les événements en cours dans l'Est de l'Europe;
Dans ce contexte les «démocraties avancées» se sont engagées à, collectivement, punir les pays qui violent la légalité internationale; Israël est visiblement dans ce cas, et ses dirigeants doivent subir le sort des violeurs de cette légalité et être poursuivis par la Cour pénale Internationale;
C'est la seule façon pour ces «décideurs mondiaux,» de prouver que leurs déclarations ne sont pas de simples slogans ou des mesures ad hoc sans autres effets que sur les pays qu'ils «n'aiment pas» quelle que soit la raison de ce «mal-amour;»
Le bain de sang dans lequel Israël a plongé Ghaza rend ces poursuites d'autant plus urgentes.

*Ancien officier supérieur de l'ALN, professeur titulaire des universités et auteur de dix ouvrages traitant de questions économiques et politiques algériennes.
Mourad Benachenhou



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