Des chambres de bonne à 130 millions de centimes
Le squat des terrasses, des buanderies et des chambres de bonnes dans la commune d’Oran prend de l’ampleur, alors que tous les maires successifs qu’a connus l’Hôtel de ville ont déclaré à cor et à cri qu’ils réhabiliteront cet état de fait déplorable.
Le plus saugrenu de cette situation malencontreuse de vivre en urbanité est qu’un commerce juteux de ces aménagements d’accompagnement des immeubles a vu le jour. A l’exemple de cette chambre de bonne située sur la terrasse d’un immeuble du boulevard de l’ALN qui a été cédée pour la «bagatelle» de 130 millions de centimes. D’autres situées au centre-ville ont été cédées entre 40 et 80 millions de centimes, a-t-on également appris. Et les instances d’Etat, censées réguler l’urbanité, sont entièrement complices puisque, presque tous les «habitants» des terrasses possèdent des documents qui les autorisent à y élire domicile et même à les vendre par voie notariale. Au numéro 10, boulevard Abbane Ramdane (ex-les Chasseurs), situé dans le secteur urbain d’El-Emir, une construction cubique a dernièrement été édifiée par un tiers sur la terrasse. Le burlesque est que ce tiers a construit sa «piaule» sur le fronton de la véranda qui donne sur ce boulevard, dénaturant ainsi la façade.
«Une dalle en béton a également été édifiée alors que la structure ne dispose ni de piliers ni de murs de soutènement solides», alertera un employé municipal de la commission d’enquête qui a visité dernièrement l’immeuble. Les habitants se sont rebiffés face à ce chantier qui va aux antipodes du bon sens le plus sommaire. Réunis autour d’un comité, les locataires ont adressé une lettre de doléances soutenue par une pétition signée par tous. Quant à ce tiers, il déclare posséder l’autorisation et les documents idoines d’un F2, délivrés par le responsable du secteur urbain El Emir. «C’est pour cela que j’ai construit la deuxième chambre», précise-t-il. Le maire d’Oran, Dr. Saddek Benkada, avait reçu les représentants des habitants, il y a deux semaines de cela et leur avait promis qu’il interviendrait personnellement pour élucider cette affaire, apprend-on. Approchés, hier, les habitants diront que l’affaire est en «stand by» et le chantier toujours en cours. «Non seulement l’esthétique de l’immeuble a été affectée mais sa stabilité et sa consistance également», déclarent-ils. «La structure édifiée ne répond guère aux normes du génie civil et risque de s’effondrer à n’importe quel moment», alertera notre interlocuteur du secteur urbain d’El Emir.
B. Mohamed
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Posté Le : 15/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com