Algérie

Squat des caves à Bab-Ezzouar (Alger)



Squat des caves à Bab-Ezzouar (Alger)
Si le squat des caves et terrasses d'immeubles ne date pas d'aujourd'hui, force est de reconnaître que ce phénomène a, à la faveur des dizaines d'opérations de relogement effectuées par la wilaya d'Alger, pris, ces derniers temps, des proportions alarmantes.
L'exemple de Bab-Ezzouar est assez éloquent à ce sujet. Plus de 500 caves occupées illicitement dans les cinq cités (8-Mai 1945, El-Djorf, 5-Juillet, Soummam, Rabia-Tahar) de ce quartier populaire de la banlieue est d'Alger. Un chiffre donné par le wali délégué de Dar El-Beïda, Abdelmalek Boubekeur, qui revient sur l'événement de lundi dernier quand des résidents de ces mêmes cités étaient sortis dans la rue exprimer leur mécontentement contre le squat des caves de leurs immeubles. 'Un phénomène qui a commencé dans les années 1990, lorsque le pays vivait une situation chaotique. Avec le temps, le nombre de squatteurs a augmenté pour atteindre le chiffre que vous connaissez désormais. Cependant, il faut savoir que nous avons entrepris un recensement visant à dissuader de nouveaux squatteurs.
Quant aux anciens occupants des ces vides sanitaires, scindés en trois groupes qui n'arrivent même à s'entendre, nous les avons reçus plus de dix fois pour leur expliquer qu'on les relogera en fonction des quotas qui seront dégagés, et après, bien sûr, les enquêtes nécessaires des services compétents de la wilaya. Jusque-là, les choses étaient plus ou moins claires pour tout le monde', précise le commis de l'Etat. Mais alors pourquoi le débordement de lundi dernier ' interrogeons-nous. 'Comme toujours, c'est l'effet de la rumeur. Cette dernière circulait depuis quelques jours sur un relogement au cours de ce mois. Quelques squatteurs se sont donc hasardés pour occuper les caves restées vides, ce qui a provoqué le courroux des résidents', répond le wali délégué en précisant que le nombre de demandes de logement enregistrées au niveau de la commune est de 7 000 dossiers, alors que le dernier quota de logements sociaux attribué ne dépasse pas 60 dont 10 seulement réservés pour les occupants des caves.
'On a demandé à ces derniers de s'entendre sur une liste de 10 familles, ils ont refusé. Autrement dit, relogement pour tous ou rien', dira-t-il. L'impossible. Le wali délégué, qui 'préfère ne pas faire de fausses promesses', a indiqué toutefois que 'les portes du dialogue n'ont jamais été fermées'.
Pour sa part, la police, contactée sur la question, a fait savoir par le biais de l'adjoint au chef de sûreté de wilaya d'Alger,
le commissaire divisionnaire, Noureddine Berrachedi, que ses services interviennent en conformité avec la loi. 'En d'autres termes, explique-t-il, on ne peut présenter par-devant le procureur des personnes contre qui aucune partie civile n'est constituée. Dans ce cas, l'office copropriétaire chargé de la gestion des cités ne l'a pas fait. Toutefois, nous intervenons lorsque la sécurité des citoyens est en danger. Ceci dit, nos services ont pris l'initiative d'entendre des fauteurs de troubles mais n'ont pas été présentés à la justice faute de constitution de partie civile.'
À noter dans ce cadre que, selon le wali délégué, huit personnes ont été interpellées et entendues sur PV mercredi. Quant à l'OPGI de Dar El-Beïda, la direction n'a pas voulu donner son avis sur ce problème malgré notre insistance.
En attendant que le phénomène du squat soit éradiqué, au même titre d'ailleurs que le marché informel qui a défiguré les rues et quartiers de la capitale, il ne faut pas hésiter à montrer du doigt les élus locaux, occupés beaucoup plus par les échéances électorales que par le souci de servir leurs administrés. L'accusation porte aussi sur le manque de civisme caractérisé, car on ne cessera jamais de répéter que pour mériter d'habiter une ville, il faut avoir la culture citadine. Seule une politique de bonne gouvernance locale peut donner des résultats.
A F




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