Il s’en est fallu de peu pour que le jardin public de la ville de Aïn Beïda disparaisse à jamais, emportant avec lui un pan de l’histoire de la ville.
La raison est que depuis des années, le square a végété lugubrement, abandonné par les autorités de la ville et par les citoyens, perdant de son attrait d’antan et subissant moult dégradations. Les carrés fleuris ont disparu, cédant la place à des herbes folles. Même les arbres appartenant à différentes essences ont, pour certains, disparu sans pour autant être remplacés par de nouveaux. On regrette surtout la disparition des platanes qui embellissaient l’esplanade faisant face au square.
Qu’à cela ne tienne, le jardin résiste à toutes les agressions, parfois involontaires parce que provenant de citoyens ignorant tout de la nature. Mourad, un amoureux des espaces verts, un écolo si on veut, remarque: «Pourquoi a-t-on laissé le lierre enserrer et étouffer les vieux arbres comme les sophoras? Regardez, ajoute-t-il, comme le lierre facilite la prolifération des champignons qui s’attaquent au cœur même de l’arbre.» En effet, nombre d’arbres du square public sont envahis de champignons qui finiront par ronger les troncs.
Ce dont le jardin a besoin, ce sont de vrais paysagistes capables d’entretenir les espaces verts et d’introduire d’autres essences d’arbres et de plantes. Peu de gens savent que ce jardin a été érigé en 1880, presque en même temps que le centre de la ville, lequel n’a pas de pareil dans tout le pays. Les carrés du square ressemblent à s’y méprendre au cœur de la ville, appelé autrefois le carré romain, parce que délimité par quatre boulevards, reliés entre eux par des ruelles tracées au cordeau.
Pour revenir au square public du 1er Novembre, force est de constater que la municipalité y a aménagé un jet d’eau qui, malheureusement, demeure muet depuis de nombreuses années. Toutefois, le jardin, été comme hiver, reste ouvert au public. Et ce sont surtout les gens du troisième âge qui le fréquentent assidûment. Ils considèrent que c’est l’unique lieu où ils se rencontrent, le préférant aux cafés malodorants et bruyants. Ici, ils s’épanchent avec plaisir, se rappelant avec une pointe de nostalgie le temps qui fut le leur. Mais c’est là aussi que des jeunes, en quête de calme, feuillettent les pages des quotidiens nationaux. Le soir, avant que le soleil ne décline à l’horizon, des parents amènent leur progéniture, garçons et filles, pour les laisser gambader librement entre les carrés du jardin. Car, il faut en convenir, il n’existe guère de lieu propice aux jeux enfantins, un lieu sûr où ils jouent sous l’œil vigilant des pères et grands-pères.
«La Djenina est le seul lieu où il est possible de se prélasser à l’ombre des arbres ou sous la pergola aménagée dans la partie supérieure du square», nous confie un parent venu avec sa petite fille.
Nombreux citoyens déplorent que la ville ne dispose pas d’autres espaces verts dans les grands quartiers de la ville, comme la cité Saïdi Djemoï où la nouvelle ville, appelée communément POS A. Des quartiers en somme démunis d’aires et d’espaces verts et pour les enfants et les gens du quatrième âge.
Photo: Le jardin manque terriblement d’entretien
Baâziz Lazhar
Posté Le : 08/06/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Baâziz Lazhar
Source : elwatan.com du jeudi 8 juin 2017