Algérie

Spoutnik tarde à décoller en Algérie



Annoncé en grande pompe par les autorités algériennes, le projet de production du vaccin russe anti- Covid-19 Spoutnik V tarde toujours à voir le jour. Depuis plusieurs mois, aucune information n'a filtré à ce sujet. C'est l'actuel ministre de l'Industrie pharmaceutique, Benbahmed qui semblait, pourtant, sûr de son affaire, qui a annoncé «nous ne faisons pas dans l'annonce politique et démagogique comme dans certains pays. Lorsque nous annonçons des choses, nous le faisons et nous allons jusqu'au bout de nos engagements». Il confiera sur les ondes de la radio «on peut annoncer que nous allons produire et le Spoutnik et le vaccin chinois Sinovac et on sera dans les délais...». «Les pré-contrats ont été déjà signés, les problématiques techniques ont été résolues, le site de Constantine est prêt», devait-il déclarer. C'est Saidal qui a été désignée pour la fabrication de ces deux vaccins sur le site de Constantine. A ce sujet, il est prévu, dans un premier temps, une capacité de production de 2,5 millions de vaccins par mois, qui pourra être revue à la hausse, avec l'appui des huit autres unités de fabrication existantes. Il était question d'importer la matière première et faire du filin finish pour les deux vaccins, c'est-à-dire la mise en flacon. Seulement, pour le Spoutnik, il était question d'une deuxième étape qui consiste en un transfert de technologie. C'est-à-dire la fabrication de la matière première localement. Le ministre devait même rappeler, il y a quelques mois, l'objectif premier de l'Algérie de faire baisser la facture des médicaments aux alentours de 1,2 milliard de dollars. Au jour d'aujourd'hui, seuls les chinois sont au chevet de l'usine de Constantine, sensée entrer en production dès le mois de septembre. Parallèlement, le dossier Spoutnik V et le partenariat avec le groupe russe semble être toujours au point mort. Silence radio total au sujet de ce mégaprojet, présenté comme un investissement colossal et un transfert technologique de grande importance, par le ministre de l'Industrie pharmaceutique, et aussi par l'ancienpremier ministre, Abdelaziz Djerad. Il y a lieu de rappeler que le dossier traîne depuis le mois de décembre 2020. Pourtant, tout semblait concourir à l'aboutissement de ce partenariat russo-algérien selon les normes requises. D'abord, la disponibilité du partenaire russe, dont le porte-parole, et ambassadeur, affichait une disponibilité totale, à travers ses déclarations et ses dispositions, ensuite l'opportunité pour l'ex-Urss, de se positionner diplomatiquement dans le continent africain, à travers son allié de toujours, l'Algérie. Pour rappel aussi, les pouvoirs publics en Algérie avaient choisi l'option du vaccin russe SpoutnikV dès le 30 décembre 2020, sur instructions de Tebboune. Le contrat de gré à gré était passé avec l'institut russe Gamelya, pour la livraison de 500 000 doses pour une enveloppe de 1,5 milliard de dinars. Or, jusqu'au mois d'avril écoulé, l'Algérie n'avait réceptionné que 50 000 doses dans le cadre de ce contrat avec les russes, qui concernait l'acquisition d'un million de doses du vaccin russe Spoutnik. Des lenteurs récurrentes ont caractérisé la gestion de ce dossier, du côté russe, pour des raisons qui restent encore non divulguées. De multiples couacs qui ont retardé les premières livraisons de ce vaccin, qu'on dit fiable à plus de 91%. Le projet de partenariat avec les Russes, devait s'étendre à d'autres activités scientifiques et médicales, dont la production de médicaments entrant dans la thérapie d'oncologie. «C'est un partenariat de très haut niveau qui se met en place et qui permettra à la fois de produire le vaccin et des produits issus de la biotechnologie. Ce sont des produits où nous dépensons près de 600 millions d'euros par an», déclarait Benbahmed. Il a également ajouté que «ce projet sera concrétisé au niveau de l'usine Saidal de Constantine, grâce au transfert technologique assuré par les Russes, à travers une plate-forme numérique accessible aux experts algériens, et qui rassemble toutes les données nécessaires pour la fabrication de «Spoutnik V», selon trois phases: la culture cellulaire, la répartition aseptique et le contrôle biologique», dira-t-il encore. Malheureusement, force est de constater que jusqu'à aujourd'hui, ce projet n'a toujours pas donné signe de vie.


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