Sport en quête de révolution

La situation du sport de performance en Algérie est loin de susciter la satisfaction, encore moins la fierté. Les résultats positifs à l'international particulièrement maigres ne sont que des hirondelles loin de faire le printemps. Un décalage ahurissant existe aujourd'hui entre l'engouement pour le sport d'une population en majorité jeune et la réalité du terrain digne des périodes révolues. Les différentes disciplines sportives tant dans le volet collectif ou individuel n'arrivent pas à engendrer, malgré des efforts apparents, un produit de haut niveau. Nos stades et complexes sportifs ne constituent toujours pas des lieux de compétition saine où s'élèvent les valeurs et le sentiment citoyen. Une aide financière importante est consentie chaque année par l'Etat aux différentes Fédérations sportives, pour assurer leur fonctionnement et pour les aider à atteindre les objectifs assignés. Et lorsque l'on scrute la qualité du produit en termes de performance et aussi en termes d'image, puisque le sport est devenu aussi un spectacle ayant valeur marchande, la prestation n'est guère enchanteresse. Les pouvoirs publics annoncent régulièrement des décisions pour tenter de corriger ce qui peut l'être. Ces mesures, censées guérir un secteur malade et encourager la performance, apporteront-elles pour autant des résultats tangibles ' Pour l'heure, le terrain répond par la négative. Pour le football la réalité est encore plus décevante. Le dossier particulièrement épineux du professionnalisme dans le football reste toujours inachevé. Et rien ne prédispose à une amélioration des choses. Les résultats de l'Equipe nationale, constituée de joueurs produits de pays étrangers, ne sauraient en aucun cas cacher l'inquiétante évidence du sport au niveau domestique. Le sport algérien a besoin plus que jamais d'une révolution afin de se hisser à des niveaux en adéquation avec les potentialités du pays et ses capacités humaines. Les autorités en charge du secteur estiment que l'effort de l'Etat est «important». Et pour une meilleure efficacité de cet apport il faudrait surtout mettre de l'ordre. En effet consommer l'argent public sans qu'un minimum de résultats ne suive, voilà le summum de la non-gouvernance.M. B.