Algérie

SPIRALE SPECULATIVE



Les internautes algériens s'emparent depuis plusieurs jours de la pomme de terre qui a vu son prix presque tripler, pour en faire leurs choux gras. Alors que le prix du pain reste un dossier en suspens avec les velléités de certains commerçants boulangers à vouloir augmenter le prix de la baguette, les Algériens accueillent, sans être surpris, l'annonce de l'importation de la pomme de terre «pour casser la spéculation».Principale alimentation des Algériens, la pomme de terre et depuis longtemps s'invite régulièrement en Conseil des ministres, réunions du gouvernement et autres conclaves ministériels. «Sur papier», le ministère de l'Agriculture et du Développement rural vise à porter la production nationale annuelle de ce tubercule à 65 millions de quintaux d'ici 2024, un objectif encore loin d'être atteint. Mais pourquoi et pour quelle(s) raison(s) ni le département de l'agriculture ni celui du commerce n'arrivent pas à stabiliser le marché, encore moins les prix qui ont atteint des pics inégalés. L'Etat se retrouve aujourd'hui contraint à importer des quantités suffisantes de ce tubercule, à une encablure du mois de tous les soucis.
Véritable baromètre du pouvoir d'achat du citoyen, la pomme de terre et les fluctuations récurrentes de son prix constituent l'un des motifs de la grogne sociale, tant la détérioration de la capacité de nourrir sa famille est devenue un parcours du combattant au quotidien. Comme dicté par le président Tebboune que le gouvernement dispose de la latitude de recourir à l'importation de la pomme de terre, «à titre urgent et exceptionnel», pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen, cela ne peut en aucun cas être la solution à un problème lié à notre propre modèle de production agricole. Ni la loi contre les spéculateurs ni la suppression des impôts et taxes sur les produits alimentaires de base. Sans parler de la sécurité alimentaire qui se retrouve menacée, mettre un terme à la spirale spéculative n'est manifestement pas pour demain.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)