Spie

Spie, un des champions européens des services techniques dans l'énergie et les communications, a lancé hier son introduction en Bourse, espérant valoriser sur les marchés financiers une croissance continue depuis dix ans.Le groupe entend ainsi parachever une phase de dix années d'investissement et de développement en Europe, et sortir de sa structure de financement par endettement (leverage buy-out), après un premier LBO réalisé en 2006 et un second en 2011, qui avait marqué l'entrée à son capital de Clayax Acquisition Luxembourg 1, un consortium formé de Clayton Dubilier & Rice, Ardian et la Caisse de Dépôt du Québec.Avec cette opération, qui ouvrira aux alentours de 35% du capital du groupe hors options d'extension et de sur-allocation, et devrait lui donner une valorisation totale d'environ 2,5 milliards d'euros, l'entreprise veut préserver l'indépendance de Spie dans la durée, a souligné son P-DG Gauthier Louette, dans un entretien exclusif.Nous avons un modèle qui a fait ses preuves, avec une capacité de générer nous-mêmes les ressources pour faire notre croissance, a-t-il ajouté. Spie a ainsi connu une croissance solide de 9% par an en moyenne depuis 2006, ainsi qu'une progression de ses marges de 20%.Ce développement s'est surtout fait par le biais d'une stratégie de croissance externe, avec 90 acquisitions depuis 2006 pour 150 à 200 millions d'euros par an en moyenne, des opérations que le groupe se vante d'avoir autofinancée.Malgré les succès mitigés de plusieurs introductions en Bourse réalisées ces derniers mois en Europe, le groupe estime donc avoir rempli ses objectifs pour présenter un visage attractif aux marchés: il a grossi en taille et il a équilibré sa présence sur le marché européen, affichant fin 2013 un chiffre d'affaires de 4,6 milliards d'euros.Aujourd'hui le groupe réalise plus de la moitié de son activité hors de France, notamment aux Pays-Bas, en Belgique, au Royaume-Uni et en Allemagne.Cela fait presque 10 ans que nous avons ce taux de croissance, que nous améliorons nos marges, que nous faisons des acquisitions, fait ainsi valoir M. Louette.Ce que nous proposons aux marchés, c'est d'investir dans une entreprise à forte génération de cash, qui nous permet d'être un acteur de la consolidation sur un marché très fragmenté, ajoute-t-il. Premier dividende en 2015Sur la période 2015-2018, le groupe annonce ainsi un objectif de croissance organique annuel moyen de 2,5 à 3,5%, une amélioration de ses marges de 0,1 à 0,2 point de pourcentage.Il prévoit également de verser un premier dividende dès 2015, pour un montant de 40% du résultat ajusté. Via son introduction en Bourse, le groupe entend poursuivre cette croissance externe, mais aussi utiliser l'augmentation de capital de 525 millions d'euros - première phase de l'IPO qui comprend également la cession de 21,6 millions d'actions par les actionnaires actuels et la holding de contrôle - pour se désendetter et ramener son endettement de l'équivalent de 4,1 années d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) à environ 2,5 années en fin d'année.Le prix de l'offre à prix ouvert de l'IPO a été fixé entre 15 et 18,30 euros par action, et entre 12,00 et 14,60 euros par action pour l'offre réservée aux salariés. Les actions pourront être souscrites à partir de ce lundi et jusqu'au 8 octobre. Le prix d'introduction sera fixé le 9 octobre, et la cotation des titres commencera le 10, sous forme de promesses d'actions.L'opération comprend également une clause d'extension pour la cession de 8,5 millions d'actions supplémentaires par les actionnaires, ainsi qu'une offre de sur-allocation pour la cession par Clayax Acquisition Luxembourg 1 d'au maximum 9,7 millions d'actions, sur la base de la borne inférieure de la fourchette du prix de l'offre. Au total, l'opération devrait s'élever à 1 milliard d'euros, mais pourrait atteindre en théorie 1,2 milliard d'euros, a indiqué à la presse son P-DG, lors d'une conférence téléphonique. A l'issue de l'opération, la capitalisation de Spie devrait se situer entre 2,25 et 2,75 milliards d'euros.Pour conserver sa position d'indépendant, Spie s'est protégé par des closes d'incessibilité de 6 mois auprès des fonds souscripteurs et 400 managers du groupe, et d'un an pour le top-20 des managers, a précisé M. Louette. Espère lever 1 milliard d'euros Spie a annoncé après avoir obtenu le feu vert de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour son entrée en Bourse, qu'il espère lever 1 milliard d'euros.L'opération comprend l'émission pour 525 millions d'euros d'actions nouvelles, et la cession de 21,6 millions d'actions existantes par Clayax Acquisition Luxembourg 1 (la holding de contrôle), le P-DG Gauthier Louette et d'autres actionnaires.Le prix indicatif de l'action a été fixé dans une fourchette indicative comprise entre 15,00 et 18,30 euros pour l'offre à prix ouvert et entre 12,00 et 14,60 euros pour l'offre réservée aux salariés.Au total, le groupe espère lever 1 milliard d'euros, même si en théorie cela peut aller jusqu'à 1,2 milliard d'euros, a indiqué Gauthier Louette lors d'une conférence téléphonique. Le placement sera principalement destiné aux investisseurs institutionnels, mais 10% de l'offre sera réservée aux particuliers en France. L'offre réservée aux salariés s'élève, elle, à 55 millions d'euros. Actuellement, les trois actionnaires principaux sont Clayton Dubilier & Rice (58,2%), Ardian (15,7%) et la Caisse de Dépôt du Québec (15,7%) via la holding Clayax Acquisition Luxembourg 1, le management et les salariés détenant pour leur part 10,4% du capital du groupe.Ce projet d'introduction en Bourse marque une étape importante dans le développement de Spie. Cette opération nous permettra de conforter notre position de leader européen indépendant des services multi-techniques, a affirmé M. Louette.Le groupe entend notamment utiliser l'augmentation de capital pour réduire son endettement, qui s'élevait fin 2013 à 1,3 milliard d'euros, alors que le chiffre d'affaires a atteint 4,6 milliards d'euros. L'offre doit être clôturée le 8 octobre.