Algérie

Spéculation sur la formation du nouveau gouvernement


Spéculation sur la formation du nouveau gouvernement
Les prémices d’un Etat totalitaire sont palpables par l’action de Mahmoud Jibril qui cherche à donner à ses proches les moyens de contrôler l’Etat», a déclaré à l’AFP ce chef islamiste soutenu par le Qatar. Monarchie qui a joué un rôle important dans le financement et l’armement des combattants anti-El Gueddafi.Contacté par téléphone au Qatar, cheikh Sallabi, qui a dit son intention de regagner prochainement Tripoli, a accusé Mahmoud Jibril de «voler la révolution». Il a notamment reproché à ce dernier d’avoir choisi Ali Tarhouni au poste de responsable du pétrole, aux dépens de cadres ayant de l’expérience pour gérer «ce gagne pain des Libyens». «Nous ne voulons plus revivre l’ère d’El Gueddafi, nous ne voulons pas qu’il reste huit mois en poste, ce qui lui donnera l’occasion de raffermir son contrôle de l’appareil de l’Etat», a affirmé cheikh Sallabi, le mentor de Abdelhakim Belhaj qui est aujourd’hui le chef du Conseil militaire de Tripoli. «Nous devons choisir un Premier ministre patriote, qui fasse le consensus   des Libyens et qui ne soit pas nécessairement islamiste», a-t-il déclaré, en accusant le même responsable de «vouloir utiliser l’argent et le pouvoir pour bâillonner les Libyens». Mahmoud Jibril a annoncé dimanche des consultations pour former un   nouveau gouvernement de transition en Libye dans «l’espace d’une semaine à dix   jours». Il a évoqué un cabinet d’union nationale où seraient représentées toutes les régions de Libye. Le 8 septembre, il a mis en garde contre des «luttes politiques prématurées en Libye», sans en désigner les acteurs. «Prêts à partager le pouvoir» De leur côté, des islamistes libyens se disent prêts à partager le pouvoir dans le cadre d’un Etat démocratique. «Nous croyons en la nécessité de partenariats politiques et d’un Etat libre, civil et démocratique», a déclaré à l’AFP, Al Bannani, l’un des dirigeants du courant des Frères musulmans. Selon Al Bannani, «l’Islam libyen ne tolère ni intégrisme ni extrémisme». Le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeljalil, n’a cessé de répéter qu’en dépit du fait que l’Islam devait être la principale source de la législation, les Libyens n’accepteraient aucun extrémisme de droite ou de gauche. L’un des représentants du courant libéral, Mahmoud Chammam, qui fait office de ministre de l’Information des nouvelles autorités, a reconnu le poids des Frères musulmans, les qualifiant de «force la mieux structurée». «Nous n’objectons pas à leur présence sur la scène politique s’ils   n’excluent pas les autres», a-t-il souligné. «Mais je ne pense pas que le facteur déterminant dans la période qui s’annonce soit le facteur idéologique, mais plutôt les facteurs régionaux, tribaux et personnels», a estimé Mahmoud Chammam.  Mohammed Amiche, proche des islamistes et l’un des dirigeants de la coalition hétéroclite du 17 février, a affirmé que  «la mouvance islamiste ne peut prétendre gouverner seule la Libye». «Des coalitions plus larges, incluant les libéraux seront nécessaires et je pense que la société libyenne n’acceptera ni les extrémistes de droite ni ceux de gauche totalitaire.»  Les assurances de Washington Par ailleurs, le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, a affirmé, hier à Tripoli, que son pays «respecte la souveraineté de la Libye», à l’issue d’entretiens avec des responsables des nouvelles autorités libyennes. «Les Etats-Unis respectent la souveraineté de la Libye», a déclaré dans une conférence de presse J. Feltman, le plus haut responsable américain à visiter Tripoli depuis la prise de la capitale libyenne par les combattants anti-El Gueddafi, le 23 août. Il a affirmé la volonté des Etats-Unis de développer ses relations avec la Libye sur la base du «respect mutuel et des intérêts communs» et s’est dit rassuré par l’intention exprimée par les nouveaux dirigeants libyens de respecter les droits de l’homme et les «aspirations démocratiques du peuple libyen». Jeffrey Feltman s’est dit aussi inquiet de la poursuite des combats autour des  bastions encore sous contrôle de forces pro-El Gueddafi, mais assuré qu’il n’y aurait pas de forces américaines combattantes sur le terrain pour aider les Libyens à se débarrasser des vestiges de l’ancien régime. Le responsable américain a rencontré le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, et le chef de l’exécutif intérimaire, Mahmoud Jibril. La numéro deux de l’ambassade américaine en Libye, Joan Polaschik, est  rentrée le 10 septembre à Tripoli à la tête d’une petite équipe afin de prendre les premiers contacts officiels, a annoncé lundi le département d’Etat. «Elle indique que les choses semblent revenir à la normale à Tripoli, qu’il s’agisse de l’eau, de l’électricité ou des services essentiels (...) Mais il reste encore pas mal de travail» à l’ambassade, a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland. La reprise d’un fonctionnement normal à l’ambassade, en présence de l’ambassadeur Gene Cretz, est une question «de semaines», a-t-elle ajouté. Ceci dit, quelque 160 policiers français étaient attendus hier en Libye pour une mission de  «sécurisation» à Tripoli. Alors que des informations de presse faisaient état d’une possible visite sur place du président Nicolas Sarkozy aujourd’hui.
Le 1er septembre, à l’issue d’une conférence sur l’avenir de la Libye organisée à Paris, Nicolas Sarkozy a assuré qu’il se rendrait en Libye lorsque le CNT serait installé dans la capitale Tripoli. Ce qui est chose faite depuis ce week-end.
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