Algérie

Spéculation démesurée



Profit - Fidèle au rendez-vous du carême, la spéculation prend une ampleur démesurée. Les organisateurs de soirées placent la barre trop haut.Certains commerces et organisateurs de soirées «investissent» pleinement dans la soif des Algériens qui ne jouissent des sorties nocturnes que pendant le ramadan. Rien d'étonnant si l'Algérie n'est pas un pays touristique et qu'elle soit boudée même par ses propres citoyens. Le mois de carême est l'une des occasions où la folie des commerçants prend des proportions alarmantes. Cette année la flambée ne concerne pas seulement les produits alimentaires, mais les commerces et organisateurs des soirées ramadanesques ont battu des records. Les parkings sauvages ne sont pas en reste puisque les tarifs ont connu une hausse de 100%. A Alger, stationner revient à 200 DA, prix imposé par des jeunes qui ont squatté les petites pistes à proximité des lieux fréquentés par les familles comme à Draria. C'est le cas aussi, des ruelles à proximité du théâtre de verdure, pas loin du complexe culturel Laâdi-Flici près de l'hôtel El-Aurassi. Les citoyens qui viennent assister aux concerts déboursent 200 DA pour le stationnement. Outre le diktat imposé par les parkings sauvages, il y a aussi les tarifs salés des billets de concert et les prix des consommations qu'affichent certains organisateurs. Outre les établissements relevant du ministère de la Culture ou des wilayas qui ont augmenté sensiblement les prix des billets avec une hausse qui varie entre 40 et 50%, certaines infrastructures hôtelières ont excellé dans la spéculation. Alors que l'entrée aux concerts ne dépassait pas les 1 000 DA, au pire, l'année précédente, les prix oscillent cette année entre 1 500 et 2 500 DA pour les établissements publics et privés. Interrogés, plusieurs familles et groupes de jeunes ont exprimé leur mécontentement quant à la spéculation qui règne et qui prend en otages les citoyens. «Le hic n'est pas seulement dans l'arnaque, mais aussi dans l'excès de violation de toutes les normes de l'activité commerciale», nous dit un musicien. Pour d'autres, «les décideurs de cette flambée des prix, misent sur la misère culturelle que les soirées de ramadan tentent de compenser». De plus, il ne s'agit pas seulement d'une spéculation mais également «d'un retour au moyen âge», selon les «règles» de certains établissements. Frappée par ce qui se passe dans un hôtel 5-étoiles sis sur le littoral, et qui organise des soirées artistiques tout au long du mois sacré, une dame estime que «les prix pratiqués à l'entrée de cet hôtel, ayant pourtant beaucoup de sponsors (qui servent à quoi '), sont effarants». 1 000 DA un litre de Coca, 1 000 DA une théière de thé pour 2 personnes et ... 4 000 DA pour les personnes installées au carré VIP». Le pire, ajoute notre interlocutrice, «c'est que la salle est divisée selon un principe médiéval, remis au goût du jour : on trouve devant les sponsors ou pistonnés, qu'elle qualifie de «cour du roi». Place ensuite à la tchitchi (les petits bourgeois) et au fond se trouve le peuple. Et pourtant «ils ont tous payé le même prix pour entrer», s'insurge-t-elle en jurant de ne plus remettre les pieds dans cet établissement.


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