Algérie

Spéculation



La volatilité du marché du pétrole se confirme régulièrement, comme se confirme le rôle de plus en plus important que joue la spéculation à travers l?intervention des fonds d?investissement. Ainsi, après avoir semblé atteindre de nouveaux records, en battant quand même celui de l?année passée avec 78,77 dollars le baril (le 1er août 2007) contre 78,40 dollars (le 13 juillet 2006), le baril du pétrole est redescendu à moins de 70 dollars en quelques jours. Ce mouvement baissier, qui a été imputé au désengagement des fonds d?investissement pressés de couvrir leurs pertes dans le secteur du crédit immobilier en vendant massivement dans celui des matières premières, est devenu cyclique. En effet, depuis quelques années, les fonds d?investissement influent directement par leur engagement ou par leur retrait sur le cours du baril de pétrole. En l?espace de quelques jours et suivant la conjoncture, les cours du pétrole peuvent prendre jusqu?à 10 dollars ou en perdre autant. Cette situation, qui a amené l?Opep à mieux surveiller le marché, explique la prudence de l?organisation dans ses réponses aux sollicitations des pays consommateurs, notamment l?Agence internationale de l?énergie. Ces derniers mois, à la faveur de la remontée des cours du pétrole, il ne se passe pas une semaine sans que l?Opep ne soit interpellée pour augmenter son offre de pétrole brut. Des demandes que l?Opep a ignorées en faisant valoir que la remontée des cours était surtout due au manque de capacités de raffinage et qu?il ne servait à rien de mettre plus de pétrole si les moyens de le raffiner pour le transformer en carburant étaient insuffisants. Pour l?Opep, il y a un équilibre entre l?offre et la demande de pétrole brut et le problème est ailleurs, dans le raffinage. Cette tension est bien utilisée par les fonds d?investissement qui organisent la spéculation autour du prix du baril de pétrole et engrangent d?énormes bénéfices. C?est ce qui explique en grande partie la volatilité des cours. De près de 80 dollars le 1er août, le baril a reculé jusqu?à 69,25 dollars le 9 août. La croissance de la demande en carburant reste supérieure aux capacités de raffinage nouvellement installées. C?est ce qui explique par exemple que l?Iran, grand pays exportateur de pétrole, importe pour environ 5 milliards de dollars de carburant. Cette tension sur les capacités de raffinage risque de se poursuivre malgré les projets programmés. De plus, c?est le prix de l?essence et d?une manière générale celui des produits distillés sur le marché américain qui tire le prix du pétrole brut. La crise des capacités de raffinage, qui est apparue à son apogée durant l?année 2000, continue de dominer le marché pétrolier, surtout en été. Comme la spéculation d?ailleurs qui agit en fonction de la conjoncture qui lui est propice.


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