Algérie

Souveraineté, sécurité alimentaire et cultures stratégiques 5 ministres planchent à Naâma


Publié le 02.06.2024 dans le Quotidien l’Expression
Le président Tebboune y a dépêché les membres du gouvernement pour «booster» l’investissement agricole…
Le tournesol, une culture stratégique.
Après Adrar, c'est au tour de la wilaya de Naâama de devenir l'épicentre de l'agriculture algérienne. Hier, cette région des Hauts Plateaux a accueilli un séminaire crucial sur l'investissement agricole, organisé par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire sous le haut patronage du président de la République, Abdelmajid Tebboune. L'événement a rassemblé cinq ministres, dix walis, ainsi que des sénateurs, députés et dirigeants des principales entreprises publiques et privées du pays. La rencontre, tenue sous le thème «Naâma: des perspectives prometteuses pour investir dans l'agriculture stratégique et valoriser les races locales», a mis en lumière les atouts agricoles et économiques de la wilaya de Naama. Elle a vu la participation de cinq ministres, dix walis, ainsi que des sénateurs, députés et dirigeants des principales entreprises publiques et privées du pays, telles que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, et le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad. Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer la souveraineté nationale et d'assurer la sécurité alimentaire du pays, un objectif réitéré par le président Tebboune. En effet, sous sa direction, l'Algérie s'est lancée dans une course aux cultures stratégiques. Aujourd'hui, les Hauts- Plateaux et les étendues sahariennes voient fleurir des tournesols, du blé, du colza, et d'autres cultures vitales. Cette stratégie porte déjà ses fruits, transformant des régions autrefois arides en greniers prolifiques pour le pays. Le président Tebboune vise à réduire, voire éliminer, la dépendance alimentaire de l'Algérie envers l'étranger. Dans ce cadre, des industries agroalimentaires majeures ont été lancées, incluant la trituration des graines oléagineuses et, plus récemment, une méga-ferme intégrée pour la fabrication de poudre de lait, en partenariat avec le Qatar. Une première dans tout le continent. Ce séminaire vise donc à trouver les moyens de pérenniser ses acquis, tout en accélérant la cadence de cette stratégie des plus ambitieuses. Le choix de cette wilaya des Hauts-Plateaux n'est pas fortuit. Elle recèle des potentialités indéniables. Selon les autorités locales, 80 000 hectares ont déjà été mobilisés, dont 14.000 aux cultures stratégiques. Il s'agit qe 4.000 hectares qui ont été alloués aux cultures oléagineuses et à la betterave sucrière. Naâma est appelée à devenir un leader dans le domaine, créant ainsi de l'emploi et de la richesse. Pour atteindre cet objectif, les hautes autorités du pays mobilisent tous les acteurs concernés par cette vision future de notre agriculture. D'ailleurs, l'un des points saillants de cette rencontre est la coordination accrue au sein du gouvernement, conformément aux directives du président Tebboune. Le ministère de l'Intérieur, initiateur du séminaire, a confié la gestion logistique au ministère de l'Agriculture, illustrant une nouvelle vision intersectorielle. «C'est la nouvelle vision intersectorielle que le président de la République a instaurée», a déclaré Brahim Merad, ministre de l'Intérieur. Cette approche vise à inclure toutes les régions du pays dans le développement économique et social, avec une attention particulière aux Hauts -Plateaux et au Sud en raison de leur potentiel économique. Le ministre de l'Agriculture, Youssef Cherfa, a souligné l'importance d'augmenter les espaces agricoles et d'intégrer des pôles économiques pour la transformation des produits agricoles. Son collègue de l'Industrie, Ali Aoun, a insisté sur la nécessité de renforcer l'intégration entre les secteurs agricole et industriel pour développer les industries alimentaires. Il a mis en avant l'industrie alimentaire comme un secteur clé, contribuant à plus de 50% du PIB industriel hors hydrocarbures. Le séminaire a également vu des interventions de cadres du ministère de l'Agriculture et d'enseignants de l'Ecole nationale supérieure agronomique (Ensa) d'El Harrach, discutant des possibilités d'investissement agricole à Naâma, de la céréaliculture durable dans les zones steppiques, et de la valorisation de la race ovine «Deghma». Ce séminaire à Naâma symbolise la nouvelle aube agricole de l'Algérie. Il marque donc une étape importante vers l'autosuffisance alimentaire et le développement durable. Grâce à une coordination gouvernementale efficace et à une vision stratégique intégrée, l'Algérie s'engage résolument vers un avenir où la sécurité alimentaire et l'indépendance économique ne seront plus des aspirations, mais des réalités concrètes. C'est cela la nouvelle Algérie...

Walid AÏT SAÏD