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Souveraineté bafouée Edito : les autres articles



Souveraineté bafouée Edito : les autres articles
Après les attaques au moyen de drones pour neutraliser leurs ennemis au Pakistan, en Afghanistan, liquidés au milieu de la population sans se préoccuper des dégâts collatéraux, les Américains sont passés à une autre phase de la contre-guérilla en se permettant le luxe d'aller cueillir leurs ennemis chez eux, dans leurs lits. C'est ce qui s'est passé samedi avec la capture du leader présumé d'Al Qaîda, Anas Al Libi, devant son domicile, à l'aube, à son retour de la mosquée. C'est une véritable opération commando montée par les GI's américains qui sont arrivés sur les lieux du rapt encagoulés, à bord de trois véhicules, extirpant leur «colis» de son véhicule avant de disparaître dans la pénombre.Le gouvernement libyen a réagi hier, affirmant ne pas avoir été mis au courant par les Américains concernant cette opération, tout en assurant avoir demandé des explications à Washington. L'argument peut s'avérer plausible ; l'anarchie dans laquelle est plongé le pays après la chute d'El Gueddafi autorise tous les dépassements et toutes les violations de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale de la Libye.
Au plan stratégique et opérationnel, les forces spéciales américaines avaient toutes les raisons de ne pas mettre dans le coup le gouvernement libyen pour une opération spécifique à laquelle le nouveau régime de Tripoli, infiltré par Al Qaîda, ne pouvait pas, à l'évidence, applaudir.
Du moins publiquement. En tout état de cause, la sécurité nationale et la défense des intérêts américains se moquent de la souveraineté des Etats. Surtout lorsqu'il s'agit de régimes qui doivent tout aux coalitions étrangères qui ont renversé les anciens gouvernants et installé au pouvoir les nouveaux dirigeants ramenés dans les blindés. On ne refuse pas un service à un allié stratégique. Toutes les déclarations faites par les responsables libyens peuvent n'être qu'un écran de fumée dont l'objectif est de ne pas se mettre à dos l'opinion libyenne.
Principalement les islamistes djihadistes qui ont fait la démonstration de leur capacité de peser sur l'échiquier politique et armé et de frapper les intérêts occidentaux dans leurs bunkers, comme ils l'ont prouvé avec l'attentat contre l'ambassade américaine à Tripoli qui avait coûté la vie à l'ambassadeur. Concomitamment à cette opération en terre libyenne, les Américains ont également ciblé un dirigeant d'Al Qaîda en Somalie, tué dans un raid aérien. Ces opérations chirurgicales américaines rappellent les conditions tout aussi rocambolesques dans lesquelles le numéro un de l'organisation d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, avait été liquidé au Pakistan dans sa planque supposée secrète, située dans un quartier hérissé de casernes.
Les autorités pakistanaises avaient assuré elles aussi, sans convaincre, n'avoir pas été informées du projet américain. Il ne faut surtout pas s'attendre à une condamnation internationale des Américains pour leur violation de la souveraineté libyenne qui ne saurait se justifier sous aucun prétexte. Cet événement montre, par contre, toutes les complicités locales ' gouvernement à la solde de puissances étrangères et réseaux de collaborateurs locaux ' qui permettent à des gouvernements étrangers, Israël en tête, de se faire justice en toute impunité dans nos pays considérés comme des terrains de chasse à l'homme.
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