Autrefois, des personnes pour se retrouver « dans le temps » ont inventé, en parallèle du calendrier grégorien, le « calendrier catastrophe ». Ainsi, ils se repèrent dans leur passé grâce à des événements pénibles qui ont marqué telle ou telle époque de leur histoire. Leurs souvenirs, autant heureux que dramatiques, étaient référencés dans l'esprit comme un calendrier avec son répertoire des évènements qui ont marqué leur existence jusque-là.Les gens évoquent ainsi « aam typhus, aam choléra, aam jafaf, aam jrad, aam el guirra, aam el boune » (Année du typhus, année du choléra, année de la sécheresse, année des sauterelles, année de la guerre, année du rationnement).
Chaque épisode indiquait une date approximative dans le calendrier de leur histoire. Les anciens se plaçaient dans le temps à partir de ces faits qui ont marqué les esprits des gens durant ces moments pénibles d'épidémies, de misère, de guerre ou de calamités qui ont sinistré le pays. « Aam el boune », nous transporte dans une époque du rationnement du pain, de la viande et d'autres produits alimentaires durant la Seconde Guerre mondiale qui faisait rage dans une grande partie du monde. L'épidémie du typhus (aam typhus) est apparue en Algérie dans les années 40 et a causé beaucoup de morts parmi la population pauvre qui était sous le joug des forces coloniales françaises. En 1866, « Aam el j'rad»», c'était l'invasion des sauterelles en Algérie qui ont ravagé les cultures sur plusieurs années de suite à cause aussi d'une grande sécheresse qui sévissait en parallèle. Chaque époque de ce fameux calendrier faisait date dans l'esprit de la population. Le souvenir du passé à travers une date perdue dans le temps demeure comme un héritage de notre terroir à léguer aux générations d'un autre temps.
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Posté Le : 30/04/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hamid Dahmani
Source : www.lequotidien-oran.com