Les mesures annoncées samedi par le gouvernement pour soutenir, pendant
huit mois, les prix du sucre et de l'huile de table, dont la flambée a provoqué
des troubles sociaux, coûteraient à l'Etat quelque 30 milliards de DA (environ
300 millions d'euros), a indiqué hier un responsable au ministère du Commerce.
«L'intervention immédiate de
l'Etat pour faire baisser les prix des stocks du sucre et des huiles
alimentaires déjà en circuit doit coûter environ 3 milliards de DA au Trésor
public alors que les exonérations douanières et fiscales, visibles dès la
mi-février, vont engendrer pour l'Etat un manque à gagner de quelque 23
milliards de DA», a déclaré à l'APS le conseiller du ministre du Commerce
chargé de la Communication, M. Farouk Tifour, sans donner plus de détails. Le
ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, avait appelé dimanche les grossistes
à respecter les prix fixés par l'Etat à 90 dinars pour le kg du sucre et à 600
dinars pour le bidon de 5 litres d'huile, en les assurant qu'ils «recevront de
la part des producteurs des chèques de ristourne», couvrant le différentiel des
prix qui avaient atteint les seuils respectifs de 140 DA et 975 dinars dans
certains quartiers d'Alger.
Il a, d'autre part, assuré les
transformateurs que ces chèques leur seront, à leur tour, «restitués» par
l'Etat qui, s'était-il réjoui, «dispose des moyens financiers pour intervenir
dès qu'il s'agit de la protection du pouvoir d'achat des citoyens». M. Tifour
avait expliqué que le recours à l'importation des matières premières entrant
dans la transformation de ces deux produits (bénéficiant de réductions fiscales
et douanières) ne se fera qu'à la mi-février après l'épuisement de leurs stocks
actuels.
«Les stocks déjà en circuit, chez les détaillants et les grossistes
devraient s'épuiser d'ici la fin de ce mois et ceux existant au niveau des
producteurs le seront vers la mi-février», précise-t-il. Une brigade mixte,
composée des agents des ministères du Commerce et des Finances, a entamé hier
une tournée auprès des grossistes et détaillants pour faire l'inventaire des
stocks de sucre et des huiles actuellement disponibles à leur niveau, a-t-il
fait savoir. Suite aux augmentations brutales que connaissent les prix de ces
deux produits de base depuis un mois, le gouvernement s'est vu contraint de
prendre une batterie de mesures «exceptionnelles» pour les juguler. Il a ainsi
décidé, en concertation avec les importateurs et les transformateurs concernés,
d'exonérer ces opérateurs, du 1er janvier au 31 août prochain, de 41% de leurs
obligations fiscales. Les droits de douanes (5%) appliqués sur les sucres roux
et blanc importés ainsi que sur les huiles brutes, la TVA (17%) sur le sucre et
l'huile produits et l'IBS (19% pour les l'activités de production et 25% pour
les activités de distribution) seront donc supprimés durant huit mois. Les
importations de sucre roux ont atteint 1 million de tonnes en 2010 pour un
montant de 495 millions de dollars tandis que les importations des huiles
brutes étaient de 625.743 tonnes durant la même année pour une facture de 580
millions de dollars, selon les chiffres provisoires fournis à l'APS par le
CNIS.
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Posté Le : 12/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : RN
Source : www.lequotidien-oran.com