Algérie

Sous les feux de l?actualité



Antonio Frischeti, journaliste, travaillant pour l?hebdomadaire Francais Charlie Hebdo, visite pour la première fois, les territoires palestiniens, afin de couvrir l?élection présidentielle de ce jour. « Je savais ce qui se passait, puisque intellectuellement, j?avais lu des articles, des livres et je suivais à la télévision, mais vivre les choses ça vous prend vraiment au ventre. C?est quelque chose qui vous permet vraiment d?avoir une autre conscience de la situation. Donc j?ai pu mesurer la réalité de l?occupation. J?ai pu comprendre que le mot Apartheid n?était pas trop fort. J?ai pu comprendre que c?est un pays qui vivait une occupation terrible. En France, il y a souvent une grande tendance de rejeter dos à dos les deux parties, de dire que d?un côté il y a des horreurs commises par l?armée israélienne, mais de l?autre côté, il y a des attentats dans les bus. Alors on dit souvent que Palestiniens et Israéliens se font la guerre mais les torts sont partagés. Quand on vient ici et qu?on voit le contraste extrêmement fort, lors du passage du territoire israélien dans les territoires palestiniens, on se rend compte que les torts ne sont pas du tout partagés, qu?il y a vraiment un camp qui est celui du dominateur et un autre qui est celui du dominé. Je conseille à tous les journalistes de venir ici même s?ils croient connaître la situation, parce qu?ils ont lu des livres mais ce n?est pas du tout la même chose. Je suis arrivé le jour de Noël, le 26 décembre à Ghaza directement, donc, depuis le début de la campagne électorale, qui tout compte fait se passe comme en France. Je ne m?attendais pas à cela, étant en France, j?étais curieux de savoir comment une campagne présidentielle pouvait se passer en Palestine. En France, on sait comment c?est, on a des meetings, on distribue des tracts... et j?ai été surpris de voir qu?il y avait des meetings, qu?on distribuait des tracts. C?est étonnant tout se passe comme si cela se faisait depuis longtemps. Je suis agréablement surpris de cette maturité, parce que c?est la deuxième fois que les gens votent. Pour l?instant, je n?ai rien vu de critiquable sur le plan du déroulement de la campagne. les différentes parties s?expriment librement. Je m?attendais peut-être à plus d?effervescence malgré tout. Les pertes humaines, presque quotidiennes, expliquent peut-être cette situation. Mais malgré toutes ces difficultés il y a quand même un grand intérêt. Pour cela, je trouve que le principal signe est qu?il y a un grand désir de démocratie et de la maturité chez le peuple palestinien. Je ressens une grande conscience politique chez les gens même si les avis sont différents, ce qui est un signe de bonne santé. Abou Mazen est le candidat qui est porté comme exemple de l?espoir de paix, c?est un fait. C?est ce qu?on ressent dans la presse occidentale. Maintenant, c?est aux Palestiniens de se décider. Ce n?est pas aux puissances internationales de choisir pour les Palestiniens celui qui sera le candidat préferable pour la paix. Ce n?est pas parce que ce candidat est le candidat préferé des Américains ou des Israéliens qu?il est le meilleur candidat, au contraire. Respecter un peuple c?est aussi lui donner le droit de choisir lui- même son dirigeant plutôt que de l?imposer de l?extérieur. »


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)