Algérie

Sous le signe du centenaire de Mouloud Mammeri



Une clôture festive et tournée vers le savoir
La 11e édition du Festival national culturel de l'Ahellil s'est clôturée, samedi soir, à Timimoun par une soirée de poésie amazighe animée par des troupes Ahellil.
La cérémonie de clôture a été marquée par des chants de l'Ahellil entonnés par plusieurs troupes locales de la région de Gourara. «Cette édition s'est démarquée car coïncidant avec le centenaire de l'écrivain et chercheur Mouloud Mammeri», a indiqué le commissaire du festival, Ahmed Jouli, mettant en avant l'ensemble des mesures prises, issues de cette édition. Dans ce sens, il sera procédé, en coordination avec le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) et les services culturels, à l'ouverture de classes pour l'enseignement de l'Ahellil aux juniors au niveau de la bibliothèque de Timimoun et de tamazight aux adultes, en coordination avec l'annexe de l'Office d'alphabétisation dans la wilaya. Aussi, les efforts louables accomplis par le défunt chercheur et homme de lettres Mouloud Mammeri pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine lyrique de l'Ahellil ont été soulignés, samedi à Timimoune (220 km, nord d'Adrar), par les participants à un séminaire sur «l'apport de Mouloud Mammeri à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine immatériel de l'Ahellil». Dans son intervention, Thar Abbou, de l'université d'Adrar, a passé en revue une série de témoignages d'hommes de lettres et, auteurs algériens et étrangers ayant côtoyé de près l'auteur Mouloud Mammeri, qui ont indiqué que «cette férue personnalité littéraire a mené des actions et contributions salvatrices du patrimoine de l'Ahellil de Gourara et du patrimoine amazigh en général». «Les efforts académiques inlassables de Mouloud Mammeri dans l'exploration du patrimoine amazigh se poursuivaient pour toucher pratiquement les différentes régions du pays», a affirmé l'intervenant, ajoutant que «cet homme de lettres était lié intimement à la région de Gourara et a oeuvré à la réhabilitation du gisement linguistique zénète de la région pour faire sortir le patrimoine de l'Ahellil de l'anonymat et de le hisser au rang universel». Abordant le même sens visant à mettre en exergue les études du défunt pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine amazigh, l'universitaire Abdelkrim Benkhaled (Adrar) a, dans sa communication intitulée «parcours d'Izelwan», ancienne appellation de l'Ahellil, a mis en avant la contribution grandiose du défunt Mammeri pour promouvoir l'Ahellil et le faire passer de l'oralité à la transcription et les conditions de son écriture. Cette rencontre qui a eu pour cadre la bibliothèque publique de Timimoun vise à braquer les lumières sur les efforts du chercheur Mouloud Mammeri dans la préservation et la mise en valeur de ce patrimoine immatériel ancestral de l'Ahellil à travers ses multiples voyages et «traversées» durant les années 1970 dans la région de Gourara où il a vécu pour s'inspirer et mettre à jour les us et traditions populaires et le legs culturel séculaire de l'Ahellil. Ouvertes par le secrétaire général (SG) du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, les assises scientifiques de cette rencontre, sous la supervision d'un aréopage de chercheurs et universitaires, ont été consacrées à l'examen d'une série de thèmes inhérents au parcours d'Izelwan (Ahellil), de l'oral à la transcription écrite au transcrit, l'apport de l'écrivain dans la préservation de l'Ahellil et l'examen de l'approche d'étude ethnomusicologique de l'Ahellil. Initié par le HCA, avec le concours du commissariat du festival de l'Ahellil, ce séminaire s'inscrit au titre des festivités commémoratives du centenaire de Mouloud Mammeri. Le SG du HCA a relevé, à ce titre, qu'il sera procédé, avec le concours du commissariat du festival, à l'édition des travaux de ce séminaire, le doublage en langue amazighe du film algérien «L'opium et le bâton», la réédition des cinq romans du défunt Mouloud Mammeri ainsi que la préparation d'un portrait cinématographique de Mouloud Mammeri.
L'importance de puiser dans le legs linguistique amazigh utilisé et communiquer pour faciliter la généralisation de l'utilisation de tamazight dans les différents services publics a été également mise en avant, samedi, par les participants au Colloque national organisé dans la wilaya déléguée de Timimoun. Dans leurs recommandations à la clôture du Festival de l'Ahellil organisé dans un théâtre en plein air à Timimoun, les participants ont insisté sur l'importance de tenir compte des différentes variantes de la langue amazighe lors de l'utilisation de son legs linguistique commun pour définir une nouvelle terminologie qui répond aux exigences de modernité. Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, s'est félicité des activités aussi riches que diversifiées ayant ponctué les travaux du colloque, saluant le partenariat ayant marqué la clôture du centenaire du défunt chercheur et romancier Mouloud Mammeri et l'organisation de la 11e édition du festival de l'Ahellil.


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