Sous le signe de l'unité nationale

Certains nostalgiques du désordre politique ont failli succomber à l'initiative lancée par le président du MSP, Abderrazak Makri qui rêvait d'une " période de transition " pilotée par l'armée. Il fallut qu'intervienne le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah pour rappeler le statut républicain et irréversible de l'ANP pour qu'ils renoncent à voler au secours de Makri. En effet, le vice-ministre de la Défense en replaçant le président du MSP et en l'invitant indirectement à pratiquer une politique saine, est un rappel, un fait qui mérite d'être relevé. Par l'opiniâtreté et la fermeté de ses mises en garde, le chef d'état-major de l'ANP a tout d'abord prouvé la cohésion de l'Institution militaire, sa fermeté à respecter ses prérogatives constitutionnelles, la préservation de l'unité nationale mais aussi sa mission de déjouer tous les pièges et autres man?uvres qui portent atteinte à la cohésion nationale et tous les contours subtils; ce qui fait dire au général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah :" Les missions assignées à l'ANP sont des missions honorables et de grande importance, et nous attendons de tous les courants politiques et de la société civile de leur accorder leur juste valeur, de considérer les efforts laborieux consentis par l'ANP, digne héritière de l'ALN, tout au long des jours et des mois de l'année, et même durant les nuits . D'aucuns, bien qu'ayant encaissé le coup, n'ont guère renoncé. Leur cible favorite continue : le Président Abdelaziz Bouteflika, imperméable compromis qui serait, à les entendre, la vertu du vrai Président. " Quand il s'agit de l'unité nationale, de la stabilité du pays ou de la remise en cause des acquis de la nation, je serai insensible à toute idée de compromis ", a-t-il souvent réitéré à plusieurs occasions.Cette fermeté irrite profondément ceux qui rêvent d'injecter l'ANP dans l'arène politique " pour arriver à leurs fins ou pour sauvegarder ou réaliser leurs intérêts personnels abjects ".
En effet, la cohésion nationale ne saura être préservée et véritablement immunisée que le jour où la concertation, le dialogue et le compromis ne seront plus réclamés aux dépens de l'intérêt suprême du pays, des acquis politiques, économiques, sociaux et culturels Les faits, l'actualité, le réalisme et l'avenir de la nation imposent ce changement, l'évolution du rapport des forces aussi. Mais les habitudes par certains politiciens ont fossoyé les réactions, les comportements, les égoïsmes, provoquant un réflexe de " conservatisme " aveugle face à une évolution du pays désormais inéluctable.
Certains égarés politiquement devraient en avoir une idée plus précieuse encore sur l'évolution de l'Algérie, sa stabilité et sur sa précieuse voix écoutée sur le plan international. Ainsi les mises au point du vice-ministre de la Défense devraient être un grand moment de l'actuelle phase que traverse le pays. Par la voix du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, l'opinion nationale a découvert la réalité algérienne. Une réalité que, durant longtemps, politiques et politicards lui avaient volontairement cachée. Malgré des réactions minimes discordantes, la quasi-totalité des réactions et des commentaires ne s'y sont pas trompés : " C'est une mise au point nécessaire pour ôter tous les doutes, confusions et autres préjugés. L'intervention du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP est un test solide qu'il appartient d'expliquer afin de trouver une solution à l'action politique et démocratique qui sert l'intérêt de la collectivité nationale et non le contraire. Il n'en reste pas moins que l'intervention du chef d'état-major de l'ANP pour remettre une certaine classe politique à ses missions organique et politique conformément à la loi fondamentale du pays aura servi de révélateur à beaucoup, sur l'émergence d'un nouveau comportement à la veille de l'élection présidentielle du printemps prochain . Il suffit de suivre les déclarations partisanes à ce sujet pour avoir une idée sur le prochain quotidien politique du pays.
On pourrait allonger encore cette liste de ligne rouge expliquée par le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, ce qui ne ferait que confirmer ce que chacun sait : de par son statut d'armé républicaine, digne héritière de son aînée l'ALN, l'AN P constitue le garant fort de la stabilité du pays et de la Constitution, l'exemple le plus élaboré de l'esprit républicain. Reste donc la question : des nostalgiques du désordre politique peuvent-il encore l'emporter en Algérie.
Les données politique, historique et sociologique de la société algérienne semblent incliner à répondre à cette question par la négative. Le danger du " fanatisme politicien " existe, sans aucun doute, aujourd'hui comme hier.
De-là à dire que ce danger soit réellement sérieux à l'heure actuelle et menace la cohésion nationale, il y a une marge importante. Le plus vieux rêve d'incruster l'Algérie dans la tempête du soi-disant " printemps arabe " n'est à présent qu'une illusion, grâce à l'avènement de la Réconciliation nationale fortement à l'ordre du jour des missions de l'ANP. Mais il est douteux que la transition exigée par le président du MPS et consorts puisse se réaliser, l'ANP, les forces du progrès étant toujours là en symbiose pour mettre en échec de tels plans.
L'histoire, la sociologie, le recouvrement de la paix et de la sécurité après la tragédie nationale et les acquis du renouveau national ne seront pas faciles à gommer, quelle que soit la nature des pressions, menaces politiciennes internes ou externes qui s'exercent aujourd'hui sur l'Algérie.