Algérie

Sous la crainte d'une guerre commerciale : Les Bourses européennes toujours inquiètes


Les Bourses européennes ont terminé la semaine en repli vendredi, à l'unisson de Wall Street, dominées par les craintes d'une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, au lendemain de l'annonce d'une nouvelle vague de mesures protectionnistes par Donald Trump.Vers 17h15 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 0,14% à 23.924,79 points, le Nasdaq 0,66% à 7.119,46 points, et l'indice élargi S&P 500 0,42% à 2.632,53 points.
Jeudi, le président américain a évoqué des mesures punitives contre les importations chinoises, d'un montant avoisinant les 60 milliards de dollars. En réaction, la Chine a dévoilé vendredi une liste de 128 produits américains sur lesquelles elle appliquerait des droits de douane de 15% à 25%, en cas d'échec des négociations.
Parallèlement, les Etats-Unis ont lancé une procédure contre Pékin devant l'Organisation mondiale du commerce, lui reprochant de "porter atteinte au droit de la propriété intellectuelle de ses entreprises".
Conséquence directe dans ce contexte tendu: les investisseurs vendent "les actifs les plus risqués, qui sont les actions, et à l'intérieur de celles-ci les actions les plus sensibles, les plus cycliques, pour aller vers des valeurs refuge comme l'or et les emprunts d'Etat", analyse Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

L'Eurostoxx 50 a cédé 1,50%.
L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris s'est replié de 1,39% à 5.095,22 points.
STMicroelectronics a subi la plus forte baisse (-3,84% à 18,67 euros), pénalisé notamment par les déboires des valeurs technologiques américaines dans le sillage de la polémique sur l'utilisation indue de données personnelles de millions d'utilisateurs de Facebook. Les titres liés aux matières premières ont aussi été touchés par l'aversion au risque, à l'instar d'ArcelorMittal (-3,38% à 25,29 euros) ou Vallourec (-3,02% à 4,40 euros).
Côté bancaires, Société Générale a reculé de 1,26% à 43,55 euros, Axa de 2,23% à 21,31 euros, tandis que Crédit Agricole a lâché 1,61% à 13,17 euros et BNP Paribas 1,45% à 59,24 euros. Michelin a reculé de 3,21% à 119,10 euros, pénalisé par un abaissement de recommandation.
A Francfort, le Dax a lâché 1,77% à 11.886,31 points.
EON (+0,51% à 8,86 euros) et Deutsche Telekom (+0,31% à 12,95 euros) ont surnagé, tandis que Deutsche Bank souffrait (-2,85% à 11,32 euros).
Bayer a cédé 2,88% à 90,35 euros.
L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a reculé de 0,44% à 6.921,94 points, résistant toutefois mieux que les autres marchés européens, grâce notamment à quelques nouvelles d'entreprises.
Au sein du secteur minier, Anglo American a lâché 2,28% à 1.657,60 pence, Antofagasta 1,01% à 941 pence et Rio Tinto 0,49% à 3.566,50 pence.
De même, les valeurs financières ont été à la traîne à l'image de St. James's Place (-1,53% à 1.091,50 pence), Legal & General (-1,63% à 254,20 pence), Barclays (-1,28% à 204,35 pence) et Standard Chartered (-1,87% à 713,50 pence).
L'entreprise d'instruments de précision Smiths Group a chuté (-4,39% à 1.468,50 pence) après avoir publié des résultats en baisse pour le premier semestre.
En revanche, la chaîne d'habillement Next a bondi de 7,67% à 4.984 pence.
La Bourse de Madrid a perdu 0,99% à 9.393,10 points.
Les grandes valeurs de l'indice étaient en repli, à l'instar de Banco Santander (-0,58% à 5,18 euros), Inditex (Zara) (-1,49% à 25,08 euros) et Telefonica (-0,59% à 7,79 euros). BBVA a perdu 2,65% à 6,27 euros et CaixaBank 0,55% à 3,80 euros.
Les valeurs liées à l'acier étaient particulièrement touchées: Arcelor Mittal a chuté de 3,29% à 25,30 euros et Acerinox de 3,65% à 11,22 euros. Le groupe de construction ACS, très présent aux Etats-Unis, a perdu 2,53% à 31,57 euros.
Seules valeurs à terminer en hausse: Banco Sabadell (+1,49% à 1,67 euros), l'opérateur télécoms Cellnex (+1,88% à 22,24 euros) et la filiale espagnole du groupe italien Mediaset (0,89% à 8,58 euros).
L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a cédé 0,49% à 22.289 points.
Leonardo Spa a réalisé la meilleure performance (+2,04% à 9,402 euros), suivi de A2A (+1,86% à 1,5025 euro) et de Terna (+1,60% à 4,644 euros).
StMicroelectronics a subi la plus forte baisse (-4,08% à 18,595 euros), précédé de Tenaris (-4,05% à 13,615 euros) et de Brembo (-2,30% à 12,3 euros).
L'indice PSI20 de la Bourse de Lisbonne a perdu 0,56% à 5.342,53 points.
La banque BCP a reculé de 0,47% à 0,2754 euro.
Côté énergétiques, Galp Energia a cédé 1,14% à 15,15 euros, EDP 0,88% à 2,937 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis 0,65% à 7,63 euros.
Jeronimo Martins a perdu 1,74% à 14,415 euros et le papetier The Navigator 0,92% à 4,74 euros.
L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam reculé de 1,31% à 521,45 points.
Philips a chuté de 3,41% à 30,91 euros et Arcelor Mittal de 3,25% à 25,33 euros.
Le chimiste et pétrolier Vopak a pris 3,35% à 39,50 euros et le groupe télécoms KPN 0,66% à 2,43 euros.

Les Bourses asiatiques fléchissent
Les Bourses asiatiques ont été sonnées vendredi, perdant entre 3 et 5% à Tokyo et Shanghai sur des craintes d'une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, même si les marchés n'ont pas cédé à la panique.
Le président américain Donald Trump a déclenché jeudi son offensive contre Pékin, évoquant des mesures punitives contre des importations chinoises d'un montant pouvant atteindre "60 milliards de dollars".
Dans la foulée, Wall Street a lourdement chuté et Tokyo, première grande place financière à réagir vendredi en Asie, a évolué sur la même note, plongeant de 4,51% à la clôture, alors que le yen, valeur refuge, se renforçait. Le dollar a ainsi glissé sous la barre des 105 yens pour la première fois depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche en novembre 2016.
Les Bourses chinoises ont aussi dévissé: l'indice composite shanghaïen a abandonné en repli de 3,39%, et Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a abandonné 4,49%.
Au même moment, la Bourse de Hong Kong, où les échanges se poursuivaient, cédait 3,12%.
Parmi les autres places de la région, le rouge dominait également: Séoul a fini en baisse de 3,18%, et Sydney de 1,96%.

"Incroyablement fragiles"
"Les investisseurs se tournent vers les marchés d'obligations jugés plus sûrs alors que les Etats-Unis sont au seuil d'une guerre commerciale ouverte avec la Chine", a réagi Stephen Innes, analyste de la maison de courtage Oanda. "Et avec la Chine qui ne rend pas les armes et prépare des taxes en représailles, les marchés apparaissent incroyablement fragiles aujourd'hui", a-t-il constaté. Pékin n'a effectivement pas tardé à réagir, menaçant de droits de douane plus d'une centaine de produits américains. "La Chine n'a en aucun cas peur d'une guerre commerciale", a averti le ministère du Commerce. "Cela n'augure rien de bon, et cela va pénaliser l'économie des deux pays", a observé Li Daxiao, analyste du courtier Yingda Securities.
L'heure n'était cependant pas encore à la débâcle sur les marchés. Les annonces américaines s'apparentent de fait pour l'instant davantage à un avertissement qu'à des sanctions immédiates. Le ministre du Commerce Wilbur Ross a d'ailleurs expliqué qu'il s'agissait avant tout d'un "prélude à une série de négociations". Mais "ce que personne ne peut prédire, c'est dans quelle mesure Donald Trump est prêt à réellement mettre à exécution ses menaces", a averti dans un commentaire Yasunari Ueno, de Mizuho Securities. "Les marchés ont tendance à fuir le risque dans de telles situations car ils détestent ce genre d'incertitudes pernicieuses".

Tumulte à la Maison Blanche
"Le remaniement permanent" qui agite la Maison Blanche "rend aussi les marchés nerveux", a estimé l'analyste, soulignant que "Donald Trump congédie les responsables modérés sur les questions internationales et les remplace par des protectionnistes partisans d'une ligne dure". Le président a annoncé le départ de son conseiller à la sécurité nationale, H.R. McMaster, à qui va succéder le très conservateur John Bolton, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, dix jours après le limogeage brutal du secrétaire d'Etat Rex Tillerson. Cette nomination intervient au moment d'aborder des négociations historiques avec la Corée du Nord et à l'approche d'une échéance cruciale sur l'avenir de l'accord sur le nucléaire iranien dont M. Bolton est un grand pourfendeur. La fébrilité des investisseurs était renforcée par les craintes entourant le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a relevé cette semaine ses taux. Les marchés surveillent aussi une possible régulation du secteur technologique après l'utilisation indue de données personnelles de millions d'utilisateurs du réseau social Facebook. En revanche, un élément était de nature à rassurer les Bourses du Vieux-Continent, qui s'apprêtaient à ouvrir: l'Union européenne sera dans un premier temps exemptée des taxes américaines sur l'acier et l'aluminium, selon une annonce de Washington qui est venue confirmer des déclarations du représentant au Commerce américain Robert Lighthizer.
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