Algérie

Sous haute surveillance policière



Depuis le début de la mobilisation des étudiants pour le départ du régime, jamais une marche à Oran n'avait eu droit à un dispositif policier aussi visible, avec pour mission "de surveiller et d'accompagner", du début à la fin, les étudiants qui ont marché hier. Pour leur 18e marche, les étudiants ne se sont pas trompés quant à la signification et aux raisons de la présence de plusieurs véhicules de la BRI et d'agents de police qui les ont suivis pas à pas, depuis le départ de la marche, à savoir la place du 1er-novembre jusque devant le siège de la wilaya en passant par le circuit habituel, à savoir les rues Emir-Abdelkader et Larbi-Ben M'hidi. "C'est pour le drapeau amazigh, ils veulent nous intimider et intervenir", lâche un étudiant toisant, tout sourire, les deux véhicules de police positionnés à l'arrière de la marche.Et ce n'est pas pour rien que le slogan de vendredi dernier sera repris par les étudiants : "Kabyles, Arabes, khawa khawa !" D'ailleurs, les arrestations, les mises sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire des porteurs de l'emblème amazigh étaient largement commentées et dénoncées, hier encore, et d'ailleurs une pancarte en dira long là-dessus, brocardant une "justice du téléphone et des décisions de Pokémons". Bien que leur nombre soit en baisse, en raison de la programmation des examens, les étudiants suivis par des enseignants ont vu leur marche se renforcer avec la participation de citoyens qui ont tenu à se joindre à eux.
Tout au long de leur parcours, les encouragements qui se traduisaient par des applaudissements ou par des phrases telles que "Que Dieu vous protège", étaient nombreux. Fidèle à leur slogans, c'est une fois encore le chef d'état-major qui a été particulièrement ciblé par des "Gaïd arrête de jouer, le pouvoir au peuple" ou encore "Etat civil et non militaire". Les pancartes des étudiants rappelaient encore que le seul recours constitutionnel pour eux est celui des articles 7 et 8, ou encore "Non à la division", "Libérez les détenus politiques". L'écueil des vacances va se poser, mais comme ils l'ont chanté, les étudiants ont promis de continuer à marcher les mardis et les vendredis.

D. Loukil


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