Algérie

Souriez, vous avez été piégés ! Kebir Ahcène. Comédien



Longtemps sevrés de programmes de qualité, si ce n'est l'exception du feuilleton à grand succès, Akham n' Dda Méziane, les téléspectateurs de la chaîne amazighe TV 4 ont été gâtés, durant le Ramadhan, d'épisodes humoristiques de la caméra cachée.
L'audience était toujours au rendez-vous lorsqu'il «sévissait» sur la Télévision algérienne d'expression amazighe (TV4). C'était pendant le mois de Ramadhan, juste après le f'tour. «Il», c'est évidemment H'sissou, de son vrai nom Ahcène Kebir, l'animateur principal de Tufirth (l'invisible), un programme de téléréalité, réalisé par Karim Aouchiche et produit par Mouloud Mebarki. Secondé dans certaines séquences de la caméra cachée par son comparse, Amar Colombo, H'sissou a le rôle de piéger, dans des situations souvent délicates, des personnes, des passants. Le premier tournage a eu lieu dans une station service. L'animateur de Tufirth, qui se fait passer pour un pompiste, se «trompe» de carburant. Au lieu de remplir le réservoir d'une voiture de super, il y met du' mazout.
L'automobiliste est hors de lui. Dans une autre séquence filmée dans une pharmacie de la ville de Tizi Ouzou, H'sissou déchire l'ordonnance que lui tendait le malade sous prétexte que le médicament demandé n'était pas disponible. «C'est la nouvelle réglementation chez nous. Quand le médicament que cherche le citoyen n'est pas disponible, on se débarrasse de son ordonnance», rétorque le piégeur au client médusé devant l'attitude du «pharmacien». Le film d'une dizaine de minutes provoque une hilarité indescriptible, au grand bonheur du téléspectateur de TV4, longtemps sevré de programmes de qualité, si ce n'est l'exception du feuilleton à grand succès, Akham n' Dda Méziane, diffusé tout le mois de Ramadhan.
«C'est grâce à deux amis qui m'ont mis en contact avec le producteur du programme que j'ai tenté cette première expérience. Filmer des gens à leur insu dans la rue, ce n'est pas chose aisée. Certaines personnes qu'on a piégées refusent d'être montrées à la télévision, notamment des femmes. Une fois, j'ai été même agressé à coups de gourdin par un automobiliste, fou furieux, en apprenant que je lui avais servi du mazout à la place du super», dit H'sissou. Avant le tournage, notre comédien, qui excelle en idées dans la réalisation de canulars, élabore un véritable scénario pour attirer sa «victime». Grâce à sa folle imagination, il réussit sa tâche brillamment. «Je ne me limite pas au texte préparé. Je devais improviser, car même si j'ai dans la tête le scénario, je ne peux pas connaître les réactions de la personne piégée, ses répliques instantanées, etc.»
En vieux routier de la comédie, il a plus d'un tour dans ses bagages pour «coincer» ses hôtes, histoire de rire et faire rire le téléspectateur durant les 30 épisodes diffusés. Sa passion pour le théâtre remonte aux années 1970. «J'ai débuté comme comédien à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, dirigée alors par Sid Ahmed Agoumi, que je salue au passage. J'ai joué dans plusieurs pièces. Par la suite, j'ai fini par abandonner pour consacrer mon temps à mes études.» Ahcène Kebir a ses idoles : l'inénarrable Athmane Ariouet, Rouiched, de son vrai nom Ahmed Ayad et Sid Ali Kouiret. Artiste polyvalent, H'sissou est également chanteur. Il a à son actif une cassette éditée en 1986.
Auparavant, il aimait fredonner du Dahmane El Harrachi, Slimane Azem, Matoub Lounès... En projet, il compte deux nouveaux albums «fin prêts qui sortiront dès que je trouverai un éditeur» et un rôle dans un film policier en kabyle. «Ma plus grande satisfaction, c'est le public. Des gens m'arrêtent dans la rue pour demander certains détails sur la caméra cachée. Ils m'encouragent à aller de l'avant et leur soutien me va droit au c'ur», avoue le comédien. Père de deux enfants Yanis (8 ans) et Elias (2 ans), Kebir
Ahcène est bibliothécaire au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou.


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