Algérie - 07- Occupation Française


Soulèvement de Chikh Bouamama

Cheikh Bouamama.



Cheikh Bouamama ou Bouamama de son nom complet: Mohamed Ibn larbi Ibn cheikh Ibn mohamed Ibn brahim Ibn tadj Ibn sid cheikh abdelkader, né en 1833 et mort le 7 octobre 1908. était à la fois une figure historique,un combattant reconnu et un personnage mystique du sud - ouest Algérien. Il appartenait à la branche des Ouled Sidi Cheikh.

Cheikh Bouamama a été surnomé ainsi ' Bouamama ' car toute sa vie durant il a porté un turban ( àmama ) sur la tête. semblable en cela à tous les Arabes et évoquant sa piété et son attachement à sa religion. L'Islam. Il a réussi à mettre fin aux divergences tribales de son époque et constitua sa base militaire dans son kief natal Moghrar Tahtania à El Abiodh Sidi Cheikh ex - Geryville.En habile meneur d'hommes,il a dirigé la résistance contre le colonialisme en Algérie de 1881 à 1908. En participant à de nombreuses batailles,causant d'importantes pertes aux ennemis.

Son combat durera jusqu'en 1908.

- Les conditions préliminaires à la résistance de Cheikh Bouamama.

Depuis la résistance des Ouled Sidi Cheikh,la région du sud oranais dispose d'une autonomie relative dans la gestion de ses affaires internes. Du fait de la faible concentration de colons dans cette région ou même l'armée Française ne dispose que d'un seul poste à El Abiodh Sidi Cheikh - Fraction des Chraga . Mais depuis ces batailles,la famille des Ouled Sidi Cheikh s'est dispersée certains de ses membres sont contraints à l'exil au Maroc alors que pour d'autres c'est l'exode vers les régions de l’extrême sud ou ils s'établissent dans la région de Goléa.

La treve observée par les habitants de la région dans la résistance qu'ils avaient déclenchée en 1864 ne dure pas longtemps.La branche des Ghraba des Ouled Sidi Cheikh émerge sur la scène à travers la lutte menée par Cheikh Si Màamar ibn cheikh Tayeb. Chef de la branche des ghraba contre ce qu'il considère comme l'ennemi dans la région. à partir du mois d'avril 1875.Toutefois,ce dernier est contraint de se retirer et est assigné à résistance.

Mais aussitot achevée la période allant de 1878 à 1880. Une autre personnalité de la meme branche émerge. à savoir Cheikh Bouamama qui entreprend la lutte contre le colonialisme Français et s'oppose à son expansion dans les régions sahariennes.

Les causes de la résistance du Cheikh Bouamama:

Le refus de l'occupation Française par le peuple Algérien constitué le facteur le plus important ayant poussé Cheikh Bouamama à préparer et organiser l'action révolutionnaire. Mais il existe sans aucun doute également un ensemble de raison ayant contribué pour une grande part à accélérer le déclenchement de la révolte.

- Les causes directes:

- L'assassinat le 22 avril 1881 d'un officier français, le lieutenant Wayne Bruner qui occupe le poste de chef du bureau arabe de la région d'El Bayadh, ainsi que quatre de ses gardes parmi les spahis. Cet officier essayait de mettre un terme à l'activité du Cheikh Bouamama.
- Les causes indirectes:
De par son statut d'homme de religion et chef de zaoia. Cheikh Bouamama est imprégné de l'idée de la lutte contre les colonisateurs chrétiens conquérants.
L'apparition d'idée réformiste comme l'appel de Djamel Eddine El Afghani et du Sultan Abdul Hamid II à la mise en place d'une alliance islamique dans le cadre du khalifat islamique en tant que base de changement de la situation des musulmans et en vue de chasser les colonisateurs et le rôle joué par les prédicateurs de la tariqa (la voie) senoussya dans la sensibilisation des populations des régions du Sahara contre la pénétration du colonialisme vont aussi dans ce sens.
Causes conjoncturelles:
La misère due à la politique menée par l'administration Française. notamment l'interdiction faite à certaines tribus de se déplacer entre 1879 et 1881. en particulier celles d'Aflou. El Bayadh ainsi que les tribus nomades des monts du Ksour. provoquant ainsi un mécontentement sérieux. Cette interdiction a entraîne la mort d'une grande partie du cheptel, le pourcentage de pertes ayant atteint pour la seule région d'Aflou environ 80%, soit trois cent bêtes dont 37% pour l'année 1879 - 1880 et 43% pour l'année 1880 - 1881.
Cette dégradation de la situation économique dans la région du sud oranais contribue à l'embrasement de la lutte et au déclenchement de la résistance.
La volonté manifestée par les autorités Française d'établir un poste militaire d'observation à Ksar Tiout après l'échec de la délégation officielle dans l'étude du projet d'extension de la voie ferrée à travers le Sahara du Sud Ouest vers le département d'Oran en 1879 est aussi une source de mécontentement des populations.
Les étapes de la résistance:
- Première étape:
Cheikh Bouamama ne déclare la lutte contre le colonialisme Français, dans la région du sud Oranais qu'après avoir préparé toutes les tribus sahariennes par le biais des disciples de la confrérie répartis à travers la région notamment les tribus des Trafi, des Rézaynia,d'El ahrar,Frenda et Tiaret. Cette propagande trouve un large écho auprès des tribus de Ammour, Hamiane et Chaàmba. Cheikh Bouamam réussit à ressembler environ deux mille trois cent soldats entre cavaliers et fantassins. Le premier affrontement militaire entre Cheikh Bouamama et les troupes Françaises a lieu le 27 avril 1881 au lieu dit Sfisifa au sud de Ain Sefra. et s'achève par la défaite de l'armée Française et la mort au champ d'honneur de certains hommes de Cheikh Bouamama parmi lesquels le chef des Maàlif et le chef des Rezaynia.
Compte tenu de la gravité de la situation, les autorites Françaises s'empressent d'envoyer des renforts supplémentaires vers la région afin de réprimer la révolte. Les renforts envoyés à la région sont coposés de:
* deux bataillons dirigés par le caid Kaddour ould Adda;
* le bataillon de Tiaret dirigé par El Hadj Kaddour Sahraoui;
* une caravane de deux mille cinq cents chameliers accompagnés de six cent algériens.
Ces troupes sont commandées par le général Colineau D 'Anneey. commandant du secteur militaire de Mascara.
Le deuxième affrontement militaire entre Algériens et Français a lieu le 19 mai 1881 au lieu-dit El moilek. situé près de Ksar Chellala dans les monts Ksours.
Selon les rapports Français. cette bataille a occasionné des pertes pour les deux parties. celles des Français éétant estimées à soixante tués et vingt deux blessés.
Après cette bataille. Cheikh Bouamama se dirige vers El Abiodh Sidi Cheikh, ce qui aide les insurgés au cours de cette période à couper les fils du télégraphe reliant Frenda à El bayadh et à attaquer les centres de la société Franco-algérienne des alliés. tuant de nombreux employés espagnols de cette société. ce qui amène les autorités Françaises à prendre certaines mesures pour protéger leurs intérets. notamment en rassemblant quatre colonnes fortes aux points suivants:
* la compagnie de Ras El Ma confiée au colonel Janine,
* la compagnie El Kheiter sous le commandement du colonel Zouini,
* la compagnie de Tiaret confiée au colonel Brounoussiart,
* la compagnie d'El Bayadh dirigée par le colonel Tadieu puis par le colonel Négrier.
Les autorités Françaises engagent des mouvements rapides consistant à envoyer des troupes vers le sud ouest en vue d'encercler l'insurrection. pour ensuite se propager dans la eégion et étendre son influence sur tous les Ksours de l'ouest oranais.
Le colonel Négrier est chargé de rétablir l'ordre. le 15 août 1881 il fait bombarder le mausolée de sid cheikh et profane sa tombe. Des exécutions sommaires ont lieu sur les populations isolées des plaines et collines dans la région d'El Bayadh ou de Chellala Dahrania.




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