Algérie

Soulagement et joie «indescriptible» des familles



Les familles des marins algériens libérés jeudi matin ont fait part à l'APS de leur «grand soulagement» et leur «joie indescriptible» après une attente éprouvante qui aura duré dix longs mois. Les familles des marins ont toutes été unanimes à affirmer qu'»aujourd'hui (jeudi) c'est «l'Aïd avant l'Aïd (l'Aïd El Adha sera célébré dimanche prochain, NDLR). «C'est un jour béni et inoubliable pour nous», commente Mme Hannouche, femme d'un marin libéré. «Ce matin, à 7h30, j'ai reçu un appel de mon mari. Je n'en croyais pas mes oreilles. On dirait un rêve quand j'ai entendu sa voix crier : +Nous avons été libérés, nous sommes désormais libres, tu peux pousser des you-you+», raconte-t-elle avec la voix nouée. «Il m'a encore rappelé à midi pour me rassurer en réaffirmant qu'ils ont été ben et bien libérés. Il m'a chargé de contacter les familles des autres marins pour leur confirmer cette bonne nouvelle», ajoute Mme Hannouche qui n'arrivait pas à retenir ses larmes de joie. Mme Hannouche qui habite à Tizi Ouzou devait passer la fête de l'Aïd à Alger chez ses beaux-parents. Elle était en route vers la capitale quand son mari (55 ans) l'avait appelée au téléphone. «J'ai alors décidé de fêter l'Aïd chez moi et d'attendre, avec mes enfants, mon époux», qui est ingénieur mécanicien.
Je devais inventer des arguments pour expliquer à mon fils les raisons de l'absence de son père
Même sentiment de joie chez Mme Achour qui, dit-elle, a souffert avec ses deux enfants en bas âge (5 et 2 ans) de la «longue absence» de son mari. «Depuis l'enlèvement des marins, j'ai senti que les jours étaient interminables avec leur lot de souffrances. C'était insupportable pour moi dans la mesure où mon mari se trouvait à des milliers de kilomètres et que je ne pouvais pas soulager sa souffrance», confie-t-elle avec émotion. Mais le «plus difficile» pour cette dame, c'est son fils de 5 ans qui n'a jamais cessé de réclamer son père, alors que la fille de deux ans ne s'est pas rendue compte de cette absence du fait de son bas âge, dit-elle. «Mon fils est rentré à l'école pour la première fois cette année. Le jour de la rentrée, il avait exigé la présence de son père. Chaque jour je devais inventer des arguments pour lui expliquer les raisons de cette longue absence», ajoute Mme Achour. Mêmes souffrances chez la s'ur du marin Kahli qui affirme qu'elle s'est sentie «renaître aujourd'hui». Mme Kahli, dont le frère (60 ans) effectuait son dernier voyage avant de prendre sa retraite, s'est «félicitée» de la fin d'un «calvaire de 10 mois». Elle a tenu à adresser ses «remerciements» à l'Etat algérien qui a veillé à ce que les otages soient libérés sains et saufs», affirmant qu'elle est «fière» de l'Algérie qui «n'a jamais renoncé à ses enfants où qu'ils soient». Cette «femme-courage» a également rendu un «vibrant hommage» au directeur général d'International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire MV Blida, M.Nacereddine Mansouri pour son «soutien» aux familles des marins et surtout sa «patience».
Toudji, le premier à avoir retrouver la liberté, soulagé par la libération de ses collègues
Le marin algérien, Azzedine Toudji, libéré le 12 octobre dernier en raison de son état de santé, a indiqué qu'il se sent à présent «libre à 100 % suite à la libération de ses collègues». «A présent, je me sens soulagé car après ma libération, je me sentais isolé et j'ai refusé de recevoir famille et amis. Je n'ai jamais cessé de penser à mes collègues car je m'inquiétais au fond de moi du sort qui allait leur être réservé», ajoute-t-il sur le ton de la confidence. «Mes enfants, surtout les plus jeunes (9 et 12 ans), avaient du mal à comprendre le profond chagrin que j'éprouvais envers mes collègues qui étaient encore en captivité. Maintenant, je peux dire que nous sommes tous libres, le soulagement est total», se réjouit-il. Evoquant les conditions de captivité, il se rappelle que les premiers jours étaient «choquants» et «insurmontables». Par la suite, les marins s'étaient «adaptés», tout en gardant leur confiance dans les autorités algériennes. Les 25 marins de l'équipage du navire MV Blida, qui avait fait l'objet d'un acte de piraterie en haute mer en janvier dernier, ont été libérés jeudi matin. Selon le directeur général d'IBC, les marins algériens devraient être rapatriés la semaine prochaine.


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