Algérie

Souk El-Had Emeutes au premier jour de Ramadhan



La paisible localité de Souk El-Had, à 17 km à l?est de Boumerdès, a vécu une premier jour de Ramadhan, des plus mouvementés. La commune aux 700 martyrs s?est réveillée, jeudi, aux sons des sirènes et d?odeurs des bombes lacrymogènes. Tout a commencé, mercredi soir, lorsqu?une rumeur fut colportée sur une imminente distribution de 50 logements sociaux situés au sud de la ville et dont les bénéficiaires seraient des personnes étrangères à la commune. Il n?en fallait pas plus pour que la mobilisation soit générale et la décision fut prise de «devancer» ces futurs bénéficiaires. Alerté en début de soirée du mercredi, le maire de Souk El-Had, M. Aouina tentera de dissuader ses concitoyens de passer à l?acte mais en vain. Décidés et excédés, selon certains citoyens, par la gestion du dossier des 100 chalets occupés par des gens venus des communes environnantes, des centaines de personnes dont certaines âgées, ont pris d?assaut les 50 logements aux premières lueurs de ce jeudi, premier jour du mois sacré. En un temps record, les 50 logements furent occupés. Vers 10 heures, le maire accompagné des éléments de la brigade de la gendarmerie locale tentera, une nouvelle fois, de ramener à la raison les squatters mais en vain. Quelques heures plus tard, les éléments des brigades anti-émeutes furent dépêchés sur les lieux. La tension monta d?un cran à la vue de cet impressionnant dispositif. De nouveaux pourparlers furent engagés afin de dégager les logements dans le calme. Certains des squatters ont exigé la présence du wali pour constater de visu la situation dans laquelle vivent de nombreuses familles. Le chef de daïra de Thénia, dont dépend territorialement Souk El-Had, essaya de calmer les esprits en promettant de mettre en place une commission pour établir les listes des bénéficiaires. Ce fut un refus total. Un père de famille dira avoir bénéficié d?une décision d?attribution d?un chalet dans le cadre du social, par le P/APC mais à son grand étonnement, elle fut annulée par le chef de daïra. Se plaignant à un officier, une citoyenne pria ce dernier de venir voir les conditions de vie atroces dans lesquelles elle vit avec ses deux belles-filles. Un homme accompagné de sa femme, dénonce le mépris affiché par les autorités locales à son égard. «Ma petite fille absorbe quotidiennement la poussière de l?amiante... de la toiture de ma masure», soutient-il. Devant le refus des squatters, la décision fut prise pour faire évacuer les lieux. La confrontation avec les jeunes fut rude et le gaz lacrymogène inonda les cages d?escaliers. Les femmes furent les premières à quitter les logements. Les plus jeunes ont résisté plus longtemps. Vers 16h, tout les blocs furent vidés de leurs occupants. Des pleurs partout, une atmosphère terrible s?installa sur les lieux. Gêné, un haut officier de la G.N, s?indigna contre la gestion de certains élus. «Cette incompétence, nous contraint à intervenir, alors qu?on aurait préféré être ailleurs pour d?autres tâches». Le même sentiment se dégage auprès des éléments des brigades d?intervention. Certains d?entre eux sympathisent avec les vieilles, d?autres discutent avec les jeunes. Ces derniers leur exposent leurs griefs envers l?autorité, leur quotidien. Au même moment d?autres jeunes se dirigent vers la RN 5 située à quelques encablures du site, pour y ériger des barricades et brûler des pneus. La circulation fut bloquée dans les deux sens durant une trentaine de minutes avant qu?elle ne soit rouverte aux automobilistes par les brigades anti-émeutes. Beaucoup se demandent pourquoi laisser des appartements à l?abandon, sans distribution, pénalisant ainsi les citoyens. Cette situation a déjà soulevé l?ire du wali de Boumerdès, qui lors d?une récente visite dans la localité de Si Mustapha, a bousculé maire et chef de daïra, afin de procéder dans les plus brefs délais à l?établissements des listes et à la distribution, au fur et à mesure, des réceptions. On apprend enfin que 14 personnes ont été interpellées au cours de ces manifestations.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)