Algérie

Souk-Ahras Un été bien pire que ses devanciers



Entre Souk-Ahras et l'été, il y a, assurément incompatibilité sur toutela ligne. Une longue histoire de désamour en fait qui se renouvelle à chaqueavènement de la saison des grandes chaleurs et des grands sévices imposés à lapopulation. A ce titre, il est pour le moins illustratif de sentir qu'aux yeuxde nombre de Souk-Ahrassiens, l'été n'est pas du tout le bienvenu.  La canicule n'est pas à ce proposle seul vecteur véhiculaire de cette désaffection patente. Il y a surtoutl'absence insoutenable et toujours tout autant incompréhensible de structuresd'agrément, de plaisir et pour tout dire d'évasion. Evasion de cet immensepénitencier qui n'offre dans le meilleur des cas que d'infimes espaces vitauxque beaucoup se hâtent de consacrer à la célébration des messes del'enfermement sur soi, sur fond d'interrogation sur cette horrible absence deperspectives. La version 2007 est à bien d'égards, bien pire que toutes ses devancières.En ce sens qu'elle adjoint à la terne ambiance déjà difficilement vécue, unchapelet d'incommodités qui présentent la particularité d'être, non seulementcontrariantes mais surtout anachroniques si compte est tenu de leurinopportunité. Comment oser imaginer, en effet qu'à l'heure où le virtuels'impose à tous comme incontournable, l'on continue à Souk-Ahras et mêmeailleurs si l'on croit les échos déplaisants qui parviennent des contrées decette si riche et en même temps si austère Algérie, à se disposer fatalement enrang d'oignons sous le soleil aoûtien au-devant des bureaux exigus de poste etbanque en quête de liquidités qui filent à l'Arlésienne ou sur les esplanadesmenant au pompiste du coin qui exhibe fièrement et bêtement le levier de pompagepour dire que le carburant est introuvable au pays du carburant, ou encore às'épuiser dans la quête d'un sac de semoule au prix exorbitant et à ladisponibilité aléatoire, à concentrer ses minuscules forces sur le combat àmener de nuit contre les mouches, moustiques et guêpes qui sucent le sang desinnocents et à leur tête les enfants dont le paternel exsangue par tantd'adversités jette l'éponge. De guerre lasse. Car on ne lutte pas impunémentcontre plus fort que soi, contre plus inique que soi. A Souk-Ahras, c'esthélas, cette configuration qui tient lieu de pain quotidien dans une villedéfigurée où les travaux d'excavation ne finissent plus même après leurachèvement puisque les services chargés de rendre en l'état ce qui a été aupréalable creusé, ne le font pas, se contentant dans le meilleur des cas, deranger tous les amas de terre de façon biscornue jusqu'à en faire des talustrès désagréables à voir qui ferait croire au visiteur que la cité est ébranléedans ses fondements par un violent séisme. Les innombrables quantités depoussière que les braves citoyens avalent sans compter, les restrictionsqu'imposent de facto les squatters de la voie publique à l'occupation de lachaussée la rendant lilliputienne au maximum, elle qui souffre déjà de tritureset de déformations, tous ces avatars achèvent les derniers résistants etconfortent le reste dans la conviction qu'à Souk-Ahras le gros du contingentvit au rythme d'un été, franchement... pourri.


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