Algérie

Souk-Ahras Que se passe-t-il au service de l'état civil ?



Intermittente au départ, car circonscrite dans le temps, et limitée àquelques occasions (rentrée sociale, examens de fin d'année, inscriptionsuniversitaires), la chienlit observée au niveau de nos services d'état civil,ne connait désormais plus de répit et a bien fini par s'installer dans ladurée.A Souk- Ahras, on ne fait pas l'exception. Sûrement qu'on en faitdavantage pour la simple raison qu'ici, l'exode, qu'il soit rural ou autre,trouve la plénitude de son expression. Conséquence : là où vous allez, il y afoule, y compris et surtout au service de l'état civil.La salle de réception qui n'est pas aussi vétuste que ça en temps normal,parait exiguë à l'extrême du fait de l'envahissement opéré par les flux decitoyens toujours en quête de documents administratifs dont on se demandequelle destination ils prennent après coup. Le chef de service du centreprincipal de la ville situé à la rue Mouloud Feraoun, M. Drici Tahar, assureque ses services délivrent en moyenne quotidienne, plus de dix mille documents!Le chiffre a de quoi surprendre. Que peut bien faire le bon peuple avecune telle quantité de pièces administratives ? En a-t-il vraiment besoin ou seles procure-t-il pour le simple plaisir de tuer le temps en allant cherchernoise aux préposés aux guichets ? Nos administrations, connues pour être desconsommatrices insatiables de papier, seraient-elles en cause dans le terribleet non moins honteux chaos qui caractérise les états civils algériens ? Lequestionnement est légitime pour tenter de cerner le phénomène - car c'en estun qui mérite une réflexion à la mesure des préjudices qu'il véhicule -. A laquestion de savoir quelles seraient les contraintes qui handicapent lavingtaine d'agents en poste au centre sus-cité, notre interlocuteur n'a pas eubesoin de réfléchir un seul instant : «le public. Le reste est surmontable».Mis sur le banc des accusés, les administrés réagissent en montrant du doigtleurs serviteurs accusés à leur tour, d'un chapelet de manquements qui seraientà l'origine de la grande mêlée. Le reproche est balayé d'un tour de main parles scribes qui énumèrent sur un ton colérique, toutes les gaucheries imputéesaux demandeurs de pièces : «nous ployons quotidiennement sous un déluged'insultes, de crachats et de menaces d'agressions physiques. Nous travaillonsdans un climat très lourd et très pesant. Vous imaginez qu'on puisse malrecevoir un citoyen bien tenu, respectueux de notre personne ? Cela estinconcevable». Peut-être que l'agent dit vrai mais la scène à laquelle nousavons assisté, lundi après-midi, au gré des hasards, contredit de manièreéloquente, ces propos. Véxé sans doute par une attitude inconvenante à sonégard, un employé communal se laissa aller à une réplique sèche, autrement pluscondamnable en se munissant de sa propre chaise pour porter à travers lalucarne qui sépare les deux antagonistes, des coups expéditifs à son vis-à-vis.Pour insolite qu'il soit, le spectacle «offert» est surtout blâmable pour lesretombées qui déteignent sur la crédibilité de l'Etat qu'il représente.Mais tout compte fait, ne serait-il pas plus équitable d'acquitter et lesuns et les autres, tous victimes d'un système de gestion désuet qui feraitmieux de se regénérer en adoptant une nouvelle démarche qui associerait toutesles parties concernées par cette question. Cela passerait inévitablement parl'incontournable informatisation de l'état civil et éventuellement la réductiondu nombre de pièces administratives exigées à chaque confection de dossiers quise trouve être la principale cause de la cohue, voire enfin, l'introduction dela formule des documents payants, même si cela doit se faire, à titresymbolique. Et puisqu'on est dans les symboles, restons y un court instant etsuggérons pour venir à bout du problème, la tenue d'un conseil de ministresavec pour unique ordre du jour, les actes de naissance. Cela pourraitcontribuer à infléchir la tendance. On a bien consacré un conclave ministérielà la pomme de terre avec l'efficacité que tout le monde connait, pourquoi pasun autre pour liquider une fois pour toute l'épineuse question de la paperassequi nous empoisonne l'existence.


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