Se faire délivrer
un passeport à la daïra de Souk Ahras, n'est pas, par ces temps qui courent,
chose aisée. Les prétendants à ce document officiel ont besoin, pour ainsi
dire, de la croix et de la bannière pour y avoir droit. Dans la minuscule salle
d'accueil des administrés, la cohue et son pendant naturel, l'excitation
violente et impétueuse sont une image (désagréable) qui se reproduit à l'envi.
Les citoyens en sueur désireux de récupérer le «sésame» vert s'en retournent
souvent bredouilles et l'air dépité. Certains affirment avoir pourtant déposé
leur dossier depuis trois mois mais point de satisfaction à l'horizon avec pour
conséquence immédiate, pour beaucoup d'entre eux, l'annulation des vacances
programmées à l'étranger voire, plus urgent encore, un rendez-vous avec son médecin
traitant.
Interrogé à propos de cet imbroglio, un
fonctionnaire de la daïra l'impute à la pénurie des livrets de passeports
parcimonieusement distillés par les services de la wilaya au moment où la
demande citoyenne se fait tous les jours plus pressante. Et de préciser: «Nous
comptabilisons à notre niveau un millier de dossiers en souffrance faute de
suffisamment de carnets vierges pour l'établissement des passeports. Ceux-ci ne
seront, en l'état actuel des choses, jamais établis et remis à leurs titulaires
si la quantité des livrets reçus (une cinquantaine) n'est pas nettement revue à
la hausse. Il faut arriver à établir un équilibre entre la demande et l'offre,
sinon ce problème n'aura pas d'issue, dans l'immédiat du moins». Cet appel,
réitéré par tous ceux que nous avons croisés dans les étroites allées du
vétuste siège de la daïra de Souk Ahras, doit être entendu par qui de droit en
vue de soulager les citoyens du poids de l'attente vaine et les préposés aux
guichets de la pression terrible exercée sur eux, à longueur de journée, par
des demandeurs pas toujours tendres et avenants. Mais quoi qu'il en soit, il
appartient à ceux ayant en charge ce dossier banal d'apporter les solutions
qu'il faut à un (faux) problème qui n'aurait jamais dû exister si nos
gestionnaires avaient fait leur la devise «gouverner c'est prévoir». Les
contraintes multiples (cherté de la vie, insécurité, malvie et autres)
auxquelles fait face le citoyen sont exagérément lourdes, déjà comme ça, pour
oser lui en imposer d'autres qui s'apparentent ni plus ni moins qu'à de
l'humiliation.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Gatouchi
Source : www.lequotidien-oran.com