Algérie

Souk-Ahras Les enseignants du secondaire protestent



Lâche, ignoble et méprisable, la violence physique continue pourtant à rythmer le quotidien de nos établissements scolaires (et pas seulement) et à y installer un climat délétère fait d'insécurité, de peur et de démotivation. Plus grave néanmoins est la tendance à la banalisation de ces mêmes actes de violence, qui s'institue de facto et qui est de nature à démultiplier les voies de fait. Pas plus tard que mercredi dernier, une enseignante d'anglais, exerçant au lycée Jaber Ibn Hayenne, a été victime d'une agression caractérisée, oeuvre de son élève de 1ère A.S. qui lui a assené un violent coup de tête en plein figure. Transportée d'urgence dans une polyclinique limitrophe, l'enseignante s'en est sortie avec une incapacité de travail de 12 jours. Réagissant spontanément à ce vandalisme rampant, ses collègues ont décidé à l'unisson d'arrêter les cours, en signe de solidarité, certes, ce qui paraît légitime et fort compréhensible, mais aussi pour exprimer leur ras-le-bol face à la montée inquiétante du fléau de l'intolérance à l'intérieur des établissements scolaires. Ce mouvement de protestation a fait tache d'huile et s'est propagé dans tous les lycées du chef-lieu de la wilaya, l'après-midi de mercredi et jeudi. Samedi, l'arrêt de travail s'est poursuivi et s'est même étalé à quelques collèges de la ville. Ses promoteurs menacent de le prolonger sine die jusqu'à la satisfaction de la revendication sécuritaire. La colère des PES est d'autant plus profonde qu'elle établit, sans sourciller, un rapport de cause à effet entre le laxisme et une incitation à la violence et la consécration d'un état d'esprit de rébellion chez une partie des élèves rétifs à toute forme de discipline. Un autre dossier chaud, en somme, sur les bras du directeur de l'Education appelé à faire étalage de tout son savoir-faire pour se sortir d'une épreuve qui risque fort de charrier des développements tout simplement révolutionnaires, si compte est tenu de la détermination affichée par les enseignants du secondaire décidés plus que jamais à ne pas se laisser abuser par des mesures palliatives, se refusant, à cet égard, à tout compromis qui prescrirait de l'aspirine pour espérer guérir un cancer. Pour notre part, nous avons vainement tenté de joindre le directeur de l'Education pour avoir son avis sur la question.


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