Engluée jusqu'au cou sous les décombres, stigmate de l'opération de
démolition qui l'avait ciblée, il y a déjà un an presque jour pour jour, la
mosquée El-Amen offre invariablement, et depuis lors, le même cliché de
dépérissement.
Une image de déliquescence que confortent des cohortes de vendeurs
ambulants, qui, comme la nature, ont, eux aussi, horreur du vide. Et c'est à ce
titre, justement, qu'ils ont investi avec armes et bagages ce grand terrain
vague qu'est devenue la mosquée.
Cette situation ubuesque a fini par irriter les nombreux gardiens du
temple que sont les fidèles et pas seulement, indignés par tant de désinvolture
imputée aux pouvoirs publics accusés de ne pas accorder au projet de
reconstruction de la mosquée El-Amen tout l'intérêt qu'il mérite... En fait,
l'impression de quasi abandon qui lui colle a préparé le lit à toutes les
conjectures farfelues et à tous les commérages saugrenus : conversion de la
mosquée en jardin public, sa délocalisation hors de la ville, attribution du
terrain à des particuliers, et j'en passe et des meilleurs. En vérité, il n'en
est rien !
Le projet suit son bonhomme de chemin quoique avec quelque retard somme
toute inévitable indépendant pour la plupart de la volonté des autorités,
l'information nous est confirmée par l'architecte Hambli Azzedine chargé de
l'étude inhérente au projet. «Il n'y a vraiment pas de quoi se perdre dans les
supputations. A l'heure qu'il est, je suis en droit de dire que nous entamons
la dernière ligne droite qui précède le début effectif des travaux. Nous nous
apprêtons à soumettre sous peu le cahier des charges à l'examen critique du
Comité national des marchés (CNM) en vue de l'approuver, surtout qu'il y a deux
mois environ, il nous a été ordonné de lever de menues réserves; ce que nous avons
fait, il ne nous reste plus à présent qu'à attendre sa programmation pour la
séance plénière prévue très incessamment. Après quoi, il sera procédé à la
publication de l'avis d'appel national et international pour permettre aux
différents postulants de soumissionner.
En tout état de cause, les travaux seront lancés, si tout se passe comme
prévu, dans trois mois au maximum».
Pour rappel, la reconstruction de la mosquée El-Amen, démolie pour cause
de risques avérés d'effondrements, est dotée d'une enveloppe prévisionnelle de
62 milliards de centimes. La future réalisation d'une superficie de 6.500
mètres carrés se propose d'accueillir 3.500 fidèles. Conçue à l'image des
mosquées haut de gamme, elle recèle une école coranique, une salle de
conférences de 300 places, une salle d'ablution, une salle de prière pouvant
contenir jusqu'à 500 femmes, une bibliothèque de 200 places, un espace
d'exposition ainsi que des bureaux réservés à l'administration.
Voilà qui devra rassurer les citoyens qui entretiennent avec la mosquée
El-Amen, située pour ceux qui ne le savent pas, au cÅ“ur de la ville, des liens
à forte charge symbolique. Foin donc de spéculations. Place aux choses
sérieuses.
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Posté Le : 04/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Gatouchi
Source : www.lequotidien-oran.com