Souk Ahras : Kamel Benslama n'est plusActu Est : les autres articles

Kamel Benslama faisait partie de ces gens qui savent convaincre en parlant et qui se taisent pour devenir plus éloquent.Le vestimentaire impeccable, le sourire aux lèvres et le regard lucide, l'homme, du haut de ses 89 ans, tenait à son capital : une correction que ni les vicissitudes de la vie ni la versatilité des autres n'ont su (et n'ont pu) ébranler. Il est parti vers un monde meilleur, vendredi, des suites d'une longue maladie, sans lamentation aucune et sans laisser la chance à ses nombreux amis et connaissances, dont le Président de la République, de lui dire adieu. Notaire depuis l'année 1963, le défunt veillait, de son vivant, sur des documents d'une grande importance. Des pièces qui remontent à l'année 1888 et autres retraçant l'historique de plusieurs biens publics et privés, méticuleusement répertoriés et soigneusement protégés contre le «temps», font encore la notoriété de son cabinet à l'échelle régionale voire nationale.
Premier maire élu de l'Algérie indépendante, en 1967, Benslama servait la ville, le pays qu'il défendait avant et durant la Révolution de Novembre, avec les méthodes de chaque période, sans jamais s'en servir à des fins personnelles, ni émettre le moindre signe de prétention nationaliste après le recouvrement de l'Indépendance. Homme d'une grande culture, il pouvait aisément décrypter tout message politique que porterait un discours officiel ou véhiculerait un incident à travers le monde. Il a été inhumé hier au milieu d'une grande foule venue l'accompagner en sa dernière demeure.