Souk Ahras : Dilapidation du foncier à la cité Ibn Rochd

A l'origine, c'était un programme de relogement destiné à la résorption de l'habitat précaire au niveau de la cité Ibn Rochd, un quartier où le recyclage des bidonvilles refuse de trouver son épilogue.Avec une cinquantaine de lots de terrain à caractère social, les familles qui y étaient affectées devaient jouir de toutes les commodités, notamment l'alimentation en eau potable, la canalisation des eaux usées, le raccordement au gaz et à l'électricité. Et c'est justement à cause de ces commodités et des complicités certaines que ledit lotissement, dont le nombre des habitants a quadruplé, commence déjà à prendre la forme d'un autre bidonville. Plus grave encore, des extensions sur des espaces de l'Etat sont effectuées au vu et au su de tout le monde, moyennant une somme d'argent versée au profit d'un groupe de jeunes autoproclamés maîtres des lieux. «Vous avez là plus d'une centaine de constructions illicites et plusieurs autres prétendants qui attendent leur tour pour pouvoir ériger leurs bâtisses», a déclaré un habitant du quartier.
A noter que lors de la dernière session ordinaire de l'APW, des constats inquiétants ont été transmis par devant le bureau de l'assemblée concernant plusieurs poches de prolifération des bidonvilles, dont celui-ci. «Des complicités certaines font de cette partie de la ville un lieu de transit pour tous ceux qui ont pris le pli de tirer dividendes de chaque opération de logement et récidiver autant de fois qu'ils le désirent», devait expliquer l'un des élus de ladite assemblée.
Un autre s'est demandé à juste titre si cette dilapidation programmée du foncier n'était pas le résultat logique de quelques garanties apportées par des parties responsables censées prendre au sérieux ce phénomène ravageur. Selon des témoins, les espaces publics de cette partie de la ville de Souk Ahras étant totalement annexés illégalement, des espaces forestiers limitrophes, voire des terrains privés sont déjà convoités par les promoteurs de ce marché informel. «Nous appréhendons une confrontation imminente entre ces constructeurs et les fermiers qui auront à défendre leurs terrains agricoles et leurs espaces pastoraux partiellement piétinés par des groupes de marginaux qui gravitent autour du site», a indiqué l'un des habitants du quartier.
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