Souk Ahras Des logements qui tardent à venir

A peine ont-ils eu le temps de savourer leur joie, très légitime du reste,d'avoir pu bénéficier d'un logement, acquis dans la foulée de la décisioninterministérielle (Intérieur, Finances et Habitat) du 18.01.2006, portant surla constitution dans chaque wilaya d'un parc de logements de fonction, lesfonctionnaires de la wilaya de Souk Ahras ont vite fait de déchanter aprèss'être heurtés à la dure réalité des tracasseries administratives. Munis de ladécision d'attribution, plusieurs bénéficiaires se sont présentés aux servicesdes domaines mandatés, en la circonstance, pour veiller à la finalisation dutransfert de propriété (CNEP/WILAYA) pour s'acquitter du loyer de trois mois etse faire remettre, après coup, les clés. Mais la surprise (désagréable) fut, àla mesure de l'euphorie suscitée, lorsqu'on leur apprit, sur place, que laremise des clés est différée à plus tard pour cause du refus de la CNEP dedélivrer les clés des appartements. La caisse publique subordonne, en effet, ladélivrance des clés à la perception de l'argent de la transaction estimée à unetrentaine de milliards de centimes. Et si, objectivement apprécié, l'argumentde la banque paraît indestructible, il en va de même pour celui de la wilayaqui soumet le paiement de son dû à la levée par son vis-à-vis de l'ensemble desréserves répertoriées, lors d'une sortie sur site, par les membres d'unecommission collégiale composée des représentants de la wilaya, de la DUC, del'OPGI et de la CNEP. Des réserves ayant trait à une foule de dégradationssubies par les appartements et mentionnées dans un PV de constat rédigé parladite commission, en date du 02 octobre en cours. Accédant à la volonté del'acquéreur, la CNEP s'est engagée à apporter les correctifs nécessaires et lesoin en sera confié à sa filiale technique «CNEP IMMO» basée à Annaba. Ladémarche ainsi adoptée semble la mieux indiquée pour démêler l'écheveau même sidu côté des fonctionnaires bénéficiaires, on appréhende beaucoup leséventuelles lenteurs que ne manqueront pas de connaître les travaux de remiseen l'état sachant que cela transite, nécessairement, par le sinueux circuitconvoqué à chaque opération de ce type et qui souffre, en règle générale d'unpatent déficit de célérité. Cela nous amène à la question de savoir pourquoi lawilaya, qui a acquis 313 unités, s'est-elle empressée d'attribuer les logementsavant de s'assurer de leur habitabilité, causant ainsi déception etressentiment chez ses serviteurs, notamment ceux soumis, de longue date déjà,au joug du besoin. Ceci dit, il n'est nullement permis de douter de la bonnefoi des promoteurs de ce projet désireux vraisemblablement d'accélérer leprocessus d'attribution dans l'espoir, justement, de satisfaire lesbénéficiaires en contribuant à alléger leurs souffrances. D'ailleurs, et sil'on se fie aux déclarations du chef de service des opérations domaniales, M.Aïssat, il sera proposé, après les fêtes de l'Aïd, aux fonctionnaires dechoisir entre deux options: récupérer immédiatement le logement et se chargerdes menues réparations ou attendre le temps qu'il faudra pour sa restaurationavant d'en prendre possession...