Ils sont nombreux les jeunes diplômés en sciences de gestion, option «comptabilité», à ne point trouver de débouchés sur le circuit professionnel, par la faute d'une disposition de la fonction publique qui ne leur concède pas la moindre marge de manoeuvre. Ejectés, de «facto» comme «de jure» d'ailleurs, du marché de l'emploi, ils tournent en rond dans l'attente d'une providentielle levée du siège qui les réduit au chômage. Imad N., porte-parole des contestataires, s'interroge: «Si on ne veut pas de cette licence de comptabilité qu'aucun organisme ne mentionne lors des concours de recrutement organisés par la fonction publique, pourquoi nous avoir alors formés dans cette discipline et pourquoi continuer encore à en former, si ce n'est pour aggraver la spirale du chômage qui sévit parmi les jeunes demandeurs d'emploi ?» Contrairement à leurs condisciples détenteurs comme eux d'une licence de sciences de gestion mais dans deux options différentes, les finances et le management, largement sollicitées, les licenciés en comptabilité sont «mis en quarantaine» pour une raison qui reste à élucider. Aujourd'hui, ils se culpabilisent en regrettant amèrement leur choix initial qui ne leur rapporte au mieux que de vaines récriminations et au pire un désoeuvrement dur à supporter avec un tenace sentiment d'abandon. Cette impasse qui aurait pu être facilement contournée s'il y avait un minimum de concertation entre les service impliqués par la gestion de ce dossier, nous amène droit à la question de savoir s'il existe réellement une cohésion entre les différents secteurs publics, ce dont on doute franchement, ou si cela se passe comme dans une auberge espagnole où chacun ne trouve que ce qu'il a apporté avec lui, ce dont on ne doute en revanche pas, compte tenu des difficultés rédhibitoires qu'on inflige aux diplômés frais émoulus de nos universités qui ont déjà un avant-goût de ce qui les attend dans l'arène socioprofessionnelle. Les pétitionnaires dénoncent, par ailleurs, la discrimination instituée de fait entre les étudiants d'un même institut qui ne disposent pas des mêmes chances à l'issue de leurs cursus puisque les uns, veinards, trouvent plus ou moins facilement un boulot, alors que leurs pairs qui ont pourtant suivi un cursus identique, n'ont pas cette veine et sont sommés de prendre leur inactivité en patience, jusqu'à ce que ceux chargés de cette question veuillent enfin revenir à de meilleurs sentiments et raccorder une fois pour toutes leurs violons qui présentent plus d'une fausse note. A l'inspection de la fonction publique de la wilaya de Souk Ahras où nous sommes allés soulever cet imbroglio, on nous a répondu que ceux qui se sentent victimes des dispositions en vigueur n'ont qu'à soumettre aux services de la direction générale de la fonction publique une demande d'équivalence de leurs diplômes et d'attendre la réponse. Et d'ajouter qu'une nouvelle loi est en passe de voir le jour qui prendra très certainement en charge ce volet ne manquant pas d'y voir une véritable sortie de crise. C'est là le voeu des centaines d'universitaires bloqués injustement et maladroitement par une mesure inique et discriminatoire qui perdure à l'ombre d'un discours révolutionnaire et très prometteur, développé dans les plus hautes sphères du pays, en faveur de la jeunesse justement. Quand donc nous résolvons-nous à résorber le profond hiatus qui existe entre la parole et l'acte ?
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Gatouchi
Source : www.lequotidien-oran.com