Algérie

Souika peaufine son plan de restauration


Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

Le ministère de la Culture a tracé son plan d'action en matière de restauration du patrimoine classé. De par sa vieille ville qui a été décrétée site sauvegardé en 2005 en application de l'article 45 de la loi 98/04 relative à la protection et à la mise en valeur du patrimoine, Constantine est grandement concernée. Le chantier sera incessamment amorcé, une fois l'antenne locale de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés installée. «La troisième phase du plan permanent de sauvegarde de la vieille ville sera soumise à l'Assemblée populaire de wilaya avant le 2 mai prochain», affirme le directeur de wilaya de la Culture, M. Foughali. «Ainsi, poursuivra-t-il, après la réhabilitation de la casbah d'Alger, ce sera au tour de la médina de connaître le même programme. C'est un engagement pris par la tutelle.»Toutefois, certains citoyens pointent du doigt les lenteurs ayant retardé l'entrée en action des entreprises, tandis que des spécialistes, notamment des architectes, évoquent la complexité du chantier. D'où le recours par les pouvoirs publics à la mise en place d'un office local de pilotage des différentes opérations du genre qui encadrera les étapes balisées antérieurement, c'est-à-dire les deux premières phases du plan de sauvegarde, tout en prenant en compte les premières études élaborées avant d'entamer la nouvelle phase.L'Agence nationale des secteurs sauvegardés, chargée de mettre en ?uvre l'ensemble des plans de sauvegarde et de mise en valeur de tous les secteurs patrimoniaux sauvegardés à travers l'Algérie a été créée par décret en janvier 2011. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, voudrait apparemment prendre en charge «judicieusement» ce patrimoine en déperdition. L'organisme en charge chapeautera toutes les opérations qui seront amorcées incessamment. Constantine, dont la vieille ville aura passé plusieurs écueils en vain et sans une véritable stratégie de «réhabilitation», devra bénéficier grandement des services de cette agence pluridisciplinaire qui comptera dans ses effectifs des architectes spécialisés en restauration, des gestionnaires, des juristes? Et la médina attend impatiemment l'entrée en action de cette agence en laquelle elle voit sa planche de salut. Déjà fragilisées avec les dernières intempéries, les ossatures des maisons de Souika ont pris un sale coup et attendent un geste salutaire des pouvoirs publics. «Par l'approbation de cette troisième étape, on passera au grand chantier de restauration. Les entreprises nationales ou internationales devront se soumettre au cahier des charges arrêté préalablement. Point de gaspillage de temps une fois que l'antenne de l'agence nationale, à l'échelle locale, entreprendra l'?uvre. Ce sera une étape irréversible, voire un engagement continu jusqu'à la phase finale de réhabilitation au niveau de la vieille ville», ajoute le directeur de la Culture. «Ce genre de travail demeure délicat», a-t-il précisé. Et de renchérir : «En tout cas, le ministère aura mis le paquet pour parachever tous les travaux inhérents à la réhabilitation du patrimoine»
S'agissant du budget alloué à cette opération, on évoque une enveloppe prévisionnelle de 10 millions de dinars. Pour sa part, le wali, lors d'une réunion plénière de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW), a mis l'accent sur l'adoption «du plan permanent de sauvegarde et la création de l'office susmentionné pour la vieille ville, ce qui permettra un mode d'intervention et de gestion des opérations claires, en situant les responsabilités et les engagements de toutes les parties concernées par la réhabilitation du site». L'université, comme à l'accoutumée, est sollicitée pour participer à cette action. La société civile, souvent mise à l'écart, voire culpabilisée en raison de son indifférence devant les massacres de sites patrimoniaux, a été sollicitée pour participer aux différentes étapes de restauration en épaulant l'office dans sa mission, du moins la population disposant de biens dans la vieille ville. «Les opérations de déblaiement seront les premières actions à mener», révèlent les autorités locales.Sur le plan de masse, les délimitations du secteur protégé revêtent un relief naturel à plus de 80%. Pont sidi Rached, gorges du Rhumel, Souika,? casbah ceinturent ce patrimoine qui appelle à une maîtrise technique et minutieuse pour ne pas s'effriter davantage.
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