Algérie

Souhila Zahi-Tamouza. Directrice générale de l’entreprise publique de gestion des déchets de Skikda «Des progrès quantitatifs et qualificatifs dans la gestion des déchets ménagers»



Souhila Zahi-Tamouza. Directrice générale de l’entreprise publique de gestion des déchets de Skikda «Des progrès quantitatifs et qualificatifs dans la gestion des déchets ménagers»




L’entreprise publique de wilaya de gestion des déchets et des centres techniques d’enfouissement de Skikda Cleanski vient de fêter son 10e anniversaire. L’entreprise n’a cessé depuis de se frayer son chemin pour devenir un partenaire incontournable dans tout ce qui concerne la gestion des déchets, la propreté et l’hygiène publique. Mme Souhila Zahi-Tamouza, directrice générale de l’entreprise , outre le fait qu’elle soit la seule femme dirigeant une entreprise publique dans la wilaya, revient dans cet entretien sur l’histoire de l’entreprise, sur sa mue et sur ses projets aussi.

- Dix ans après, où en est Cleansky?

Je précise d’abord que Cleanski est une EPIC de wilaya, créé en 2005, mais n’a réellement démarré ses activités qu’en 2006. Au départ, on devait se limiter à la gestion du centre d’enfouissement technique (CET) de Zef-Zef qui venait d’être réceptionné. On a passé une année à le gérer et à nous familiariser avec les techniques de gestion du casier, du nettoyage, de pesage, etc.

Puis en 2007, il nous fallait garantir l’autonomie financière de l’entreprise qui au démarrage ne disposait que de subventions communales. On est alors passé à d’autres activités en relation avec nos vocations en proposant à l’APC de Skikda de gérer la collecte et la mise en décharge de la cité Zeramna. Dix ans après, Cleansky est passée de la gestion de cette seule cité à assurer aujourd’hui la gestion des déchets de 12 communes de la wilaya. Ce qui est considérable.

- L’entreprise a donc apporté un plus en matière de bonne gestion des déchets ménagers dans la wilaya?

Oui. Notre apport est indéniable au su de ce que l’entreprise a réalisé et continue de réaliser. Sans faire dans la phraséologie, je voudrai apporter des repères chiffrés et vérifiables. En 2006 et pour la seule ville de Skikda, on avait collecté et mis en décharge l’équivalent de 50.000 tonnes de déchets. Aujourd’hui, nous sommes passés à 81.000 tonnes.

A Azzaba, où nous gérons également le centre d’enfouissement technique intercommunal de la daïra, nous sommes passés de 10.000 tonnes/an, enregistrés il y a moins de 4 ans à 20.000 t/an en 2016. C’est pratiquement le double. Mais ce n’est pas là l’unique apport écologique de notre action.

Cette capacité de gérer ces tonnes s’est répercutée positivement sur l’environnement puisque le nombre de décharges sauvages s’est nettement amoindri et ce grâce aussi à l’implication de la directrice de l’environnement de la wilaya qui grandement contribué à ces avancées. J’estime qu’à chaque ouverture d’un CET ce sont des dizaines de décharges sauvages qui sont éradiquées.

- Mais avez-vous les moyens de vos ambitions?

Même si Cleanski demeure une entreprise de wilaya, on s’est de tout temps refusé à tendre la main à la trésorerie publique. A ce jour, nous continuons de recevoir des demandes de plusieurs communes nous proposant d’assurer le volet de la collecte et de la mise en décharge de leurs déchets.

C’est une marque de confiance, mais c’est aussi un moyen devant nous permettre de renflouer nos caisses. On a toujours opté pour une politique d’autosuffisance en accordant au volet de la maintenance de nos équipements une grande importance tout en diversifiant nos offres de services.

Tout en continuant d’assurer la gestion des déchets ménagers, nous assurons également le nettoyage des locaux de la wilaya, des daïras, du port et nous sommes en pourparlers avec des unités de la plateforme pétrochimique. Ce créneau reste très porteur en plus d’être un pourvoyeur d’emploi. Depuis 2016, nous assurons également la gestion de toutes les plages de la wilaya, hormis celle de Ben Mhidi. La diversification des créneaux d’activité représente pour l’entreprise une garantie économique indéniable.

- Est-il facile d’être une femme à la tête d’une entreprise de 500 employés?

Au départ c’était assez dur, c’est vrai. Vous savez, quand on est une femme, on doit doubler d’efforts. C’est un métier qui requiert une certaine présence, chose qui, au début, ne s’était pas faite sans répercussions sur la vie familiale sans parler du jugement de l’entourage. Mais qu’on soit femme ou homme, il suffit juste que les gens apprennent à vous connaître pour que les choses se passent bien.

Grâce à l’ensemble du personnel de Cleanski, on a eu ensemble à gagner l’estime des gens. On a même remporté, en 2016, les trois premières places du concours des plages les plus propres de la wilaya de Skikda. C’est la victoire du personnel de Cleanski en attendant d’autres réussites.


K. Ouhab







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