SOUGUEUR: La filière lait en pleine expansion

Troisième au niveau national en termes de nombre de têtes d'ovins et de bovins, la wilaya de Tiaret est appelée, d'ici à l'horizon 2014, à devenir le premier bassin laitier de toute la région ouest du pays, avec plus de onze millions de litres de lait qui sera produite annuellement.

En effet, destinée à devenir un véritable bassin laitier à un horizon très proche, Tiaret et sa région est lancée en plein développement de la filière lait, à l'image de cet investisseur privé qui vient de réaliser, non sans beaucoup d'efforts et de patience, une laiterie qui produit du lait pasteurisé conditionné en sachet plastique polyéthylène (LPC), en parfaite conformité avec les standards internationaux en matière d'activités agro-industrielles. En effet, implantée dans la zone d'activité à Sougueur, la laiterie produit actuellement 40.000 litres de lait/jour, arrivant, avec la laiterie de Tiaret relevant du groupe «Giplait» à couvrir les besoins de toute la wilaya de Tiaret et toute sa région. Employant une quarantaine d'employés actuellement, la laiterie est dotée d'équipements de haute technologie de l'avis même de représentants de l'office national interprofessionnel du lait (ONIL), en visite de travail dernièrement dans la wilaya. D'une capacité installée de 5000 litres/jour nous explique son propriétaire, M. Harzellah Aek, la laiterie, grâce à une organisation du travail en deux équipes, est arrivée à produire pendant ce mois de ramadhan jusqu'à 40.000 litres quotidiennement en attendant d'augmenter la cadence jusqu'à 24.000 litres/jour. «Contre une livraison en poudre de 65 tonnes mensuellement, la laiterie tourne à plein régime, en attendant son extension pour élargir la gamme de production, avec notamment du yaourt, du beurre et du lait en bouteille à longue durée de conservation» explique encore notre interlocuteur. Et à propos justement de l'extension de l'activité projetée par le jeune investisseur, l'entreprise compte acquérir un terrain agricole de cent hectares extensible à mille, ayant une fertilité prouvée et jouissant de ressources hydriques importantes, pour la réalisation d'un grand élevage bovin, capable de produire jusqu'à sept millions de litres de lait au bout de la cinquième année. Les avantages économiques et sociaux liés au développement d'un tel projet, nous explique M. Harzellah Aek, est de «booster l'élevage bovin dans une région agropastorale par vocation et la production de lait cru répondant aux critères d'hygiène et qualité de normes internationales, ceci sans parler de la création de centaine de postes d'emplois directs et indirects ». Le projet compte, aussi, engager un partenariat actif avec des éleveurs privés qui bénéficieront gratuitement de dotations en vaches laitières contre l'engagement de livrer la totalité de la production à l'unité de transformation, l'objectif à terme étant celui d'arriver à créer une centrale de collecte et d'augmenter, ainsi, le potentiel de production d'un aliment aussi stratégique que le lait et ses dérivés. L'étude technico-économique du projet est déjà fin prête et déposée auprès des parties concernées et «nous avons grand espoir d'aboutir rapidement à la concrétisation de ce projet, ambitieux à plus d'un titre, surtout que le wali de la wilaya nous apporte son aide précieuse pour nous aider à avancer dans ce projet qui engage l'avenir de toute la wilaya» ajoute-t-il. La redynamisation de la filière lait dans la région a, aussi, pour objectif principal, poursuit notre interlocuteur «d'arriver à produire de la viande et du cuir et surtout contribuer, de manière significative à la réduction de l'importation de poudre de lait, qui coûte plus de 1,5 milliard de dollars par an à l'Algérie». Les travaux agricoles à mener dans un futur proche pour «assurer notre propre production de cultures fourragères et la mise en valeur des terrains de pâture demeurent l'autre dimension importante du développement du projet que nous comptons réaliser avec l'appui d'un organisme de soutien, à l'investissement relevant du ministère des Finances» explicite encore M. Harzellah Aek. L'autre projet qui tient à cÅ“ur au jeune investisseur, lui-même originaire de la ville du mouton, est celui de la réalisation d'une unité de production de lait en bouteille d'une durée de conservation très longue.

«Nous sommes en négociation avec trois fournisseurs étrangers et nous devrions bientôt arriver à faire notre choix et réaliser cette unité qui fera travailler une cinquantaine de chômeurs auxquels nous assurons la formation et un salaire conséquent» conclut-il.