Algérie

Soufiane Djilali, Lakhdar Bouregaâ, Covid-19



«Comment se fait-il que cette fois-ci, le pouvoir ait accepté de donner un vrai chiffre», s'est demandé Soufiane Djilali à propos du faible taux de votants (23%) au référendum du 1er novembre' En effet, ça demande explication.Le Hirak étant passé par là, le pouvoir, qui affirme vouloir rompre avec les pratiques du régime précédent, n'avait pas d'autre choix que de jouer la carte de la transparence. Plus de douze mois de Hirak, qui ont vu sortir des millions de personnes, du moins entre le 22 février et le 6 juillet 2019, réclamant le changement démocratique, rend difficile toute manipulation des résultats. Enfin, ce faible taux exprime une fois de plus la défiance d'une majorité des Algériens pour qui la révision constitutionnelle n'est certainement pas une priorité.
Autre constat. Dix jours après le 1er novembre, c'est l'absence de réactions des partis et associations qui se sont engagés dans cette campagne référendaire durant 25 jours. Il n'y a aucun doute à imaginer que le FLN et le RND et leurs alliés ont tiré leurs dernières cartouches, eux qui pensaient rebondir après ce référendum. Et à ce que ne s'attendant pas à ce que le ciel leur tombe sur la tête, il règne dans leurs rangs une profonde consternation, pour ne pas dire une fin de règne. Cela vaut également pour les partisans du «non», le MSP et ses autres alliés islamistes, qui ont échoué à mobiliser autour de thèmes plus clivants que rassembleurs.
Cela étant, à moins d'un retournement de dernière minute, rien ne laisse penser que le pouvoir renonce à promulguer la Constitution amendée, une fois les résultats du référendum validés par le Conseil constitutionnel. Quant au Hirak, je ne pense pas qu'il a mis la clé sous la porte. À défaut de s'exprimer dans la rue pour cause de confinement, il continue à le faire en ligne.
Lakhdar Bouregaâ, qui a livré son dernier combat durant ce Hirak qui lui a conféré comme jamais une visibilité et une légitimité populaire incontestable parmi les jeunes, aurait été destinataire à la mi-juin 2019 d'une proposition de sortie de crise en 15 points émanant du pouvoir politique. C'est Radio M (Maghreb Emergent) qui en a fait état dans son émission du 4 novembre dernier. Selon le journaliste Saïd Irzi, Lakhdar Bouregaâ se proposait de la rendre publique le 17 octobre et lui aurait demandé de la publier avant le 1er novembre ! Lui-même [L. Bouregaâ], à ma connaissance, n'a jamais évoqué publiquement avoir été destinataire d'une telle proposition, pas même lors de son audition le 22 octobre 2019 devant le tribunal de Bir Mourad Raïs. En revanche, nous savons qu'il avait refusé de participer à la conférence de l'opposition du 6 juillet 2019 et que le 1er décembre suivant, alors en détention, il avait démenti avoir accepté de représenter le Hirak, mais toujours sans mentionner cette fameuse lettre datant de la mi-juin !
Pour l'heure, ce que l'on sait ? ou ce que j'ai compris en écoutant Radio M ? c'est que cette fameuse proposition émanant du pouvoir s'articulait autour de trois points : un gouvernement de transition, la dissolution du Parlement et la libération de tous les détenus des années 90 ! Attendons d'en savoir plus.
La pandémie ' Deuxième phase ou non, le problème est qu'en Algérie, malgré la fermeture de ses frontières, le constat est là : les chiffres de la pandémie repartent à la hausse. De l'avis de nombreux experts, le nombre de cas déclarés est en deçà de la réalité car tout le monde, comme on le sait, n'est pas testé. L'Algérie n'étant pas un pays développé, il n'y a pas de honte à admettre cette triste réalité au lieu de la taire.
H. Z.


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