Les rebelles avaient assuré qu?ils marchaient sur Khartoum après s?être emparés d?une base aérienne au nord de la capitale. Revoilà le Soudan et le Tchad dont le dernier face-à-face remonte au début de cette année avec une rupture décidée par le second, accusant son voisin de complicité dans la rébellion qui a failli s?emparer du pouvoir à N?Djamena. Une étape suivie d?une période de normalisation. Brève il est vrai, avec un changement dans les rôles, puisque cette fois c?est le Soudan qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Tchad, accusant N?Djamena d?avoir soutenu une attaque sans précédent de rebelles du Darfour contre Khartoum. De violents combats ont opposé, samedi, à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, les forces gouvernementales soudanaises aux rebelles islamistes du Mouvement pour la justice et l?égalité (JEM), le plus puissant militairement des groupes rebelles du Darfour, province de l?ouest du pays en guerre civile. Les rebelles avaient assuré qu?ils marchaient sur Khartoum après s?être emparés d?une base aérienne au nord de la capitale. Khartoum a affirmé avoir tenu en échec l?opération, accusant aussitôt son voisin tchadien d?être derrière l?attaque dans le but de « déstabiliser » le Soudan, malgré le démenti officiel du Tchad. « Nous avons des preuves qu?il y a eu des contacts entre les rebelles et le gouvernement du Tchad ainsi que l?ambassade du Tchad à Khartoum. Nous avons donc décidé de rompre les relations diplomatiques », a affirmé un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, Ali Youssef. « Un calme total » règne à Khartoum et Omdurman, a-t-on indiqué hier de source militaire. Les rebelles « sont maintenant soit morts soit faits prisonniers de guerre », a, pour sa part, affirmé le porte-parole de l?armée soudanaise, le général de brigade Osmane Al Aghbache. « Les rebelles et ceux qui les soutenaient sont en train de fuir. Les forces de sécurité les pourchassent et lorsque l?opération sera terminée, le couvre-feu sera levé », a affirmé M. Youssef. « Nous avons découvert que la majorité de ceux qui étaient tombés entre nos mains étaient tchadiens », a affirmé le bureau du porte-parole de l?armée. « Il y a des dizaines de prisonniers, voire une centaine. » « Il s?agit d?un complot du Tchad », a, de son côté, déclaré un responsable de la sécurité soudanaise interrogé par la télévision publique ; le Tchad a démenti. « Le gouvernement dément toute implication dans cette aventure qu?il condamne sans réserve, quels qu?en soient les auteurs », a affirmé, samedi soir, le porte-parole du gouvernement, Mahamat Hissène. Tchad et Soudan s?accusent régulièrement d?aider des groupes rebelles. Les Etats-Unis et l?ONU ont condamné l?attaque du JEM, appelant à une cessation immédiate des combats. Les rebelles du JEM ont, par le passé, mené plusieurs attaques au Soudan, visant notamment des champs pétroliers gérés par des Chinois pour protester contre ce qu?ils qualifient de refus de Pékin de contenir les abus présumés de Khartoum en termes de droits de l?homme. Le Darfour est ravagé depuis cinq ans par un conflit qui a fait près de 200 000 morts, selon des organisations internationales, et plus de deux millions de déplacés. L?ONU a même avancé le chiffre de 300 000 morts. C?est la triste réalité de l?Afrique avec ses complots et, plus simplement, ses conflits qui bloquent son développement. C?est vrai pour le Soudan et le Tchad décidément sur le qui vive, et toujours exposés aux attaques mutuelles qu?ils s?accusent de livrer. La vérité s?arrête-t-elle là ? Elle doit être certainement plus profonde, et en tout état de cause ne saurait se suffire de ces ruptures aussitôt suivies de rapprochement, voire de réconciliation.
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Posté Le : 12/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. H.
Source : www.elwatan.com